Pour ma rentrée théâtrale 2024 (ma première pièce de l’année), j’ai eu la chance de visiter pour la première fois le Théâtre la Licorne, afin d’assister à la première représentation d’une pièce d’origine irlandaise, Ulster American.

L’histoire met en scène 3 personnages : une dramaturge irlandaise, un acteur vedette d’Hollywood, et un metteur en scène anglais, qui sont réunis à Londres, dans le domicile du metteur en scène, pour discuter de la réalisation prochaine d’une pièce attendue par le public.

À l’aube des répétitions, la vision que chacun a de la pièce semble aux antipodes, et chacun ne semble aucunement disposé à laisser aller sa position. Les conversations divaguent rapidement du simple texte de la pièce, pour aborder des enjeux sociaux tels que le « Me too », la place des femmes dans les arts, le féminisme, en plus de faire un saut dans le passé en abordant les motifs de la guerre en Irlande du Nord.

Les 3 personnages ont des ego plus grands que nature, et chacun, brillamment joué par Frédéric Blanchette, Lauren Hartley et Vincent Leclerc, est prêt à tout pour gagner son argument. Mis en scène par Maxime Denommée (que je connaissais comme acteur, mais pas dans ce rôle), la pièce expose brillamment des concepts tels que le mansplaining (pauvre autrice, à se faire faire la morale sur les tenants et aboutissants de sa propre pièce, en plus de vouloir lui faire « réécrire l’histoire » et de remettre en question son appartenance irlandaise).

Alerte aux divulgâcheurs – la pièce est toujours à l’affiche et poursuivra par la suite sa tournée au Théâtre Alphonse Desjardins de Repentigny, puis à Laval, les acteurs de cette comédie noire nous tiennent en haleine jusqu’à la fin, dans une fin qui m’a beaucoup rappelé l’œuvre de Quentin Tarentino (particulièrement Kill Bill, l’un de mes films préférés).

Vous cherchez un divertissement léger, mais réfléchi, qui vous fera rire, mais également réfléchir sur votre propre relation a l’ambition et votre vision de certains enjeux sociaux lorsque cela vous touche personnellement, alors je vous recommande fortement cette petite sortie théâtrale.

Prendre note que le langage utilisé n’est pas toujours délicat, donc pour auditeur averti.

Image de couverture via le Théâtre la Licorne
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