Dans quelques jours, je franchirai le cap du quart de siècle. Une année de plus d’existence humaine se retrouvera derrière moi. Je n’ai jamais porté attention à l’évolution de ce chiffre identitaire. L’atteinte de la majorité, cette étape tant attendue, ne changeait pas vraiment grand-chose pour moi, il y a quelques années. Je me réjouissais davantage d’avoir mon droit de vote que de pouvoir entrer légalement dans un bar, si tu vois ce que je veux dire.
Cette fois-ci, on dirait que c’est différent et je dois avouer que je trouve ça un peu bizarre. Je me retrouve à mi-chemin dans ma jeune vie d’adulte. J’ai l’impression d’être à l’intermédiaire « pas le fun ». Un peu comme quand tu t’en vas chez le médecin et que tu dois t’asseoir sur la chaise libre entre deux personnes qui prennent un peu trop de place.
Jusqu’à présent, le début de la vingtaine me donnait l’impression d’avoir encore une marge de manœuvre qui diminuait mon stress vis-à-vis certains aspects de ma vie. Sauf que là, les questionnements se font de plus en plus présents. Est-ce que je vais rencontrer la personne avec qui ça connecte assez et avec qui je peux avoir confiance pour construire mon futur ? Est-ce que je vais encore avoir la stabilité d’emploi que j’ai actuellement ? Est-ce qu’un jour je vais me sentir prête à avoir des enfants ? Est-ce que je vais me décider à me faire construire ma maison, ce projet que je chéris tant?
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Certains me diront: « tu as 25 ans, tu es encore toute jeune ». Je le sais et je conviens qu’il me reste encore du temps devant moi. Je me dis même que je ne veux pas m’imposer la pression de l’âge. Je pense même que je ne sentirais pas que je suis passée à côté de quelque chose. Je pense que, si j’ai passé l’âge avec le moins de risques de complications de grossesse pour la version miniature de moi, je ne sentirais pas que j’ai vécu un échec. Je me dirais plutôt que ma filleule sera bien contente que je sois plus présente pour elle puisque je n’ai pas d’enfant. Si je n’ai pas de conjoint avec qui faire mes projets, je les ferai seule et je ferai honneur à la chanson Independent Women des Destiny’s Child. Je rencontrerai quelqu’un plus tard, même si ça aurait été plus plaisant d’être à deux maintenant.
Malgré l’équilibre de ma pensée, j’avoue que j’aimerais avoir une pause de cinq ans avant de passer à l’âge de 26 ans. J’aurais l’impression d’avoir un peu plus de temps pour déjouer le destin. Je sentirais que je pourrais être davantage en mesure de calculer mon affaire pour me permettre d‘accéder le plus possible à ce que j’aimerais. Ça peut paraître paradoxal tout ça et c’est normal parce qu’en fait, ça l’est tellement. Je voudrais trafiquer ma destinée, mais en même temps j’ai envie de la laisser opérer.
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C’est donc la tête première que je me lance dans le néant total qui s’apparente à une petite crise existentielle. Je le sais que l’angoisse me frappera de plein fouet à certains moments, mais je me rassure en me disant que j’ai les outils en ma possession pour faire face à ce qui se présentera sur mon chemin et que j’ai l’audace en complémentarité pour créer des routes qui se seraient d’abord arrêtées à un cul-de-sac. C’est ce à quoi j’aspire, finalement: lâcher prise au bon moment et dépasser les limites au moment opportun.
Je ne suis plus une enfant, mais je ne me sens pas non plus complètement une adulte, même si je détiens la maturité qui s’y prête. Pis dans le fond, c’est bien de même. Cette phase tampon est inévitable, elle fait partie de la vie.
25 ans, prête pas prête, j’y vais!