Assise devant mon ordinateur, je me demande. Je me demande quoi écrire, ou plutôt sur quoi écrire.

Je me demande quels mots valent la peine d’être écrits, ou plutôt quels mots valent la peine d’être lus.

Je me demande ce que vous voudriez lire, ou plutôt ce que vous voudriez savoir.

Je me demande quelle est la réponse que vous espérez trouver, ou plutôt quelle question cherchez-vous à clarifier.

Je me questionne. Qu’est-ce qui dans ce monde de perfection médiatisé, vaut la peine d’être abordé ? Et puis ce mot qui me vient sans cesse à l’esprit est : simplicité.

Alors dans ce texte j’ai envie d’être simple, j’ai envie d’être moi. Tenter de faire tomber quelques tabous. Tenter de vous faire entrer dans mon monde imparfait rempli d’imperfections. Dans ce monde bondé de peurs, de complexes, d’insécurités, de forces et de faiblesses.

Je crois que nous nous devons d’être francs les uns envers les autres, mais avant tout et par-dessus tout, envers soi-même. Parce que parfois, il est plus facile de se mentir et se voiler, plutôt que de s’assumer comme on est.

Premièrement, la perfection, ça n’existe pas. Pis c’est bien correct comme ça. Je n’ai pas le goût de vivre dans un monde où les filles pètent des arcs-en-ciel et boivent leurs bières, le petit doigt en l’air.

Moi, quand je pète ça sent la rose. La rose fanée en ti-pêcher.

Pis je ris fort. Un vrai rire de cochon. Tu vas me dire que c’est cute? Laisse-moi te dire que je ne ris pas comme l’une de ses belles petites bêtes mignonnes à souhait, que tu aurais sans doute appelé Lilas ou bien Lucie. Mon rire est semblable à l’un de ces gros cochons. Celui qui se fait engraisser depuis une couple de mois, pis qui se roule dans la bouette à tout bout de champ.

Personne n’est parfait et il faut vraiment cesser de se dire le contraire. Parce que l’on se ment, parce que l’on régresse.

Au lieu de se dire : « T’es tellement parfaite », pourquoi est-ce que l’on ne se dit pas : « Tu es belle comme tu es » ?

Et bien simplement parce qu’en 2020, le mot perfection rime avec un charabia de mensonges et de faussetés.

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Rime avec cheveux parfaitement coiffés et parfaitement colorés.

Avec lèvres pulpeuses et seins bien gros.

Avec peau parfaite et radieuse, omis de défauts et d’imperfections.

Avec faux cils et fausses extensions.

Avec ce corps de rêve que l’on a associé à ces silhouettes photoshopés. Ceux que l’on voit dans les magazines, sur Instagram et dans les téléréalités.

Parce que l’on s’oblige à frôler la perfection 24 heures sur 24, à défaut d’avoir peur de ne pas faire partie du lot.

Pourquoi voulons-nous tous tant nous ressembler les uns les autres ?

Tout ça, ça clash.

Tout ça, ça cloche.

Notre définition de la perfection se doit d’être redéfinie.

Parce que tout ça sonne trop faux.

Parce que nous, on sonne trop faux.

Nous ne devrions même pas avoir de définitions au mot perfection. Ni même à la beauté. Pourquoi généraliser ce qui nous rend unique?

Dans le dictionnaire Larousse, le terme « beauté » est défini comme tel : Qualité de quelqu'un, de quelque chose qui est beau, conforme à un idéal esthétique.

Un idéal esthétique… Ç’est quoi ça? Ça ne veut tellement rien dire! Et la beauté intérieure dans tout ça? Pas assez importante, j’imagine. Fuck que je suis tannée de l’idéal! Fuck que je suis tannée de la perfection! Fuck que ça m’épuise tout ça. Je dis non à cette définition. Non à tous ces idéaux malsains qui ne veulent strictement rien dire.

On a tous des défauts, mais c’est ce qui nous rend si différents, si magnifiques, si uniques. Ces défauts qui forgent notre identité sont la preuve de notre simplicité.

Nous sommes comparables à toute la variété de fleurs dans ce monde. Et chacune est incroyablement belle à sa façon.

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Donc, je vais te dire, voilà ce que devrait être la beauté. Voilà ce que nous devrions, jour après jour, tous nous répéter :

T’es belle AVEC tes cheveux pas coiffés et tes petits seins pas de brassière en liberté.

T’es belle AVEC  ton rire de corde de bois qui déboule l'escalier.

T’es belle AVEC tes ongles à moitié rongés.

T'es belle AVEC tes points de rousseur qui sortent par milliers, une fois l'été arrivée.

T’es belle AVEC ton anxiété qui te pend au bout du nez, même si tu répètes en boucle que tu n’es pas vraiment stressée.

T’es belle AVEC tes petits boutons qui ont décidé de faire apparition, juste là, au beau milieu de ton front.

T’es belle AVEC ton pyjama de Star Wars plus qu’un peu déchiré, mais dont tu n’oseras jamais te débarrasser.

T’es belle AVEC pas de taille 0. Pis tu l'es tout autant avec.

T’es belle AVEC les cicatrices de ta grossesse, qui racontent une histoire si pure, à travers un amour si grand, qu’un miracle a littéralement pris vie.

T’es belle avec ta cellulite, qui marque chacune de tes étapes, chacun de tes rites.

T’es belle avec chacune de tes rides, puisqu’elles ont forgé la femme forte que tu es aujourd’hui. Ces marques du temps parfaitement imparfaites cachent à ce jour, mille et un souvenirs magnifiques.

Qui sommes-nous pour juger.

Si je ne me trompe pas, nous avons tous été créés de la même façon. Alors pourquoi quelqu’un aurait plus de raison, de faire valoir une définition à la perfection?

VOUS ÊTES TOUS BEAUX ET BELLES.

Et je vous aime tous autant que vous êtes, comme vous êtes. Je vous aime pour VOUS.

Source image de couverture : Unsplash
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