J’ai souvent besoin de recharger mes batteries. Ne rien faire, tout simplement.
Absolument rien, mis à part écrire et lire, peut-être. Tout va à une allure si folle autour de moi. Je dois suivre la cadence si je veux entrer dans le moule. Je n’ai ni chien, ni chat, ni enfant, ni amoureux. C’est mon choix. Ces éléments me prennent trop d’énergie. Et ça, j’en sais quelque chose.
J’ai eu des amoureux dans le passé, mais chaque fois, ils m’épuisaient mentalement. Ils avaient tellement d’attentes et d’exigences envers moi. Les derniers hommes qui sont entrés dans ma vie me suçaient carrément tout mon jus. Et moi, je voulais leur plaire. Je voulais être aimée par eux, au détriment de mon énergie. Quand j’y repense, c’est insensé.
Ils ne comprenaient aucunement ma condition et mes besoins.
J’ai accueilli dans ma vie des hommes qui ne me correspondaient pas. Et ça, c'est terminé! J’ai réalisé que mon énergie était trop précieuse pour la donner à n’importe qui. J’aime mieux rester seule qu’on me vampirise.
Les hommes que j'ai connus étaient des experts pour recevoir sans donner. Ils s’attendaient ce à qu’on leur donne le meilleur de ce que nous sommes, mais ils étaient incapables de faire des concessions pour nous. Incapables de baisser leurs attentes, rediriger leurs rêves en fonction des nôtres ou de faire preuve d’empathie et de compassion devant nos faiblesses.
Parfois, je trouve que les hommes ressemblent à de gros gorilles hurlant fort pour qu’on les nourrisse, les cajole, mais surtout qu'on les admire. Et les femmes se vouent corps et âme à ses immenses chimpanzés mal élevés. Je ne suis pas très impressionnée par les hommes dont je suis tombée amoureuse, avec recul. Ils étaient, en majorité, de grands égocentriques.
J’avais probablement besoin d’eux pour réaliser que justement, je n’avais pas besoin d’eux.
Source de l'image : Éloïse Denis
Je ris. Délivrance. Délivrée. Libérée. En ce moment, dans ma vie, je me sens tellement libre. J’ai cette habitude de fuir les responsabilités supplémentaires, les engagements à long terme, et surtout, tout ce qui pourrait m’enchaîner. J’ai un besoin vital de rêvasser, lire, écrire et regarder le temps qui passe.
Mon travail prend toute la place dans ma vie. C’est ma nourriture émotionnelle, intellectuelle et spirituelle. Mes élèves me comblent tellement. Ils me donnent tout ce dont j’ai besoin pour continuer mon chemin dans la joie. Mon énergie, elle est précieuse. Mon énergie, je la donne aux gens qui la méritent. Je ne gaspille plus mon temps à attendre que les autres m’en donnent, je la préserve et la cultive soigneusement.
Je me recharge tranquillement sans sentir de pression extérieure pour que j’en fasse plus, et encore plus, et toujours plus.
On attend tellement de la femme dans cette société : qu’elle aime, qu’elle soigne, qu’elle éduque, qu’elle nourrisse et, qu’en même temps, qu’elle dirige l’humanité à bon port. Je trouve que ce sont pas mal de mandats, ça. Et tout cela, sous le regard des hommes qui fument de gros cigares et boivent du whisky trop cher pour eux. Et tout cela, sous les reproches incessants d’hommes qui ne sont jamais satisfaits de ce qu’ils possèdent.
Bref, les femmes sont épuisées. Puis eux, les hommes, continuent leur petit chemin sans trop s’en préoccuper. Les femmes s’effondrent sous nos yeux et sous les leurs. Il est vraiment le temps qu’elles apprennent à se prioriser et à recharger leur batterie dès qu’elles en ressentent le besoin, parce que les hommes ne sont pas prêts à renoncer à leur petite personne!