**Cet article est commandité par VRAK
C’est loin d’être facile de grandir. Certains jours, quand je réchauffe mon lunch dans le micro-ondes du bureau, je suis nostalgique de mes 14 ans. Juste avant de commencer à travailler, juste avant de commencer à être responsable. Le stress, le métro-boulot-dodo, devoir s’occuper de soi-même, éventuellement d’un autre... Est-ce qu’on est si préparé que ça à vieillir? Devenir des adultes, autant pour toi que pour moi, j’en suis certain, ça avait tellement l’air agréable et facile, à la télé. J’imagine qu’à 22 ans, fraichement sorti de l’université, je tombe officiellement dans la catégorie du jeune adulte.
Je me rappelle encore, en secondaire 4, quand tous les matins se passaient entre amis ou devant la télé. Longue histoire courte, mon école a brûlé (le rêve!) et on allait dans une autre école sur un double horaire, donc de 12h à 19h. À la blague, un peu, on écoutait religieusement Hannah Montana, au point où j’ai encore une connaissance approximative des chansons. On s’installait tôt devant VRAK Tv , dans l’optique de faire nos devoirs. Ce sont des souvenirs pas si lointains en fait, j’en parle comme si je parlais du cinéma argentique, mais je me rappelle encore des pubs qui passaient à Canal Famille annonçant l’arrivée prochaine de la mascotte bleue apportant avec elle l’iconique Bob l’éponge (héros de l’époque). J’ai grandi en région et assister à KARV l’Anti.gala aurait été l’équivalent des Oscars, à l’époque.
Source : Vimeo
VRAK a un peu grandi avec moi, de plus je les ai presque toutes vues passer ces publicités (presque parce que, il y a eu une époque où n’habitant plus chez papa-maman, je n’avais plus accès au câble). VRAK est officiellement juste VRAK, maintenant; ils se sont rebrand comme on dit. C’est maintenant officiellement pour les « grands » (Bye bye Arthur et tes amis pour le 5 à 9 ans!). C’est pour toi, c’est pour moi, on parle des vraies choses et de ce qui importe vraiment. On a du fun devant et derrière l’écran. Ça me fait un petit quelque chose, parce que d’un point de vue marketing, je trouve ça tellement excitant pour l’auditoire que la chaine grandisse avec lui. Même sa façon de décrire le virage est real : elle s’assume comme une chaine de jeunes adultes, elle se lance dans le différent, le hors du commun. Elle est autant trendsetter que rassembleuse. Le public veut faire partie d’une gang, mais il ne veut pas se faire bullshiter; on doit être ce qu’on dit qu’on est. (PREACH !) Donner une attitude à une chaine télé, à l’ère des blogues, c’est juste parfait.
Pour célébrer ce grand changement, on a volé du temps à une de leur artiste: Catherine Ethier afin qu’elle nous éclaire un peu plus sur l’âge adulte. Parce que, même si elle est belle et drôle et brillante et je pourrais vous endormir d’adjectifs, elle aussi est passée de la chambre au sous-sol de chez ses parents à son appart à elle et s’est sentie exactement comme moi devant un frigo vide ou devant un relevé d’impôt (les vrai reality check!).
Here goes :
- Dis moi ce que tu craignais/avais le plus hâte en partant de chez tes parents :
La chose qui me terrifiait le plus, c'était de faire rissoler des fèves. J’avais SI PEU cuisiné; je maîtrisais certes le Kraft Dinner avec saucisses taillées sur le biseau ou l’audacieux macaroni blanc agrémenté d’une canisse de thon. Au-delà de ça, mettre le feu à un mijoté de flageolets était ma plus grande crainte, ainsi que le son aigu du poulet dans la poêlonne quand j’appuyais frénétiquement dessus avec ma petite baguette de bois (n’ayez crainte, je fais aujourd’hui d’étonnantes salades de pâtes et un pas pire potage au crécy).
- Raconte-moi la première fois où tu t'es sentie plus vieille que ton âge.
Hum... je crois ne jamais avoir expérimenté la chose. Je n’ai jamais ressenti complexe d’embrasser la mi-trentaine, ni même de souvent être la plus vieille de mes collègues. Ça me fait toujours sourire (un sourire bienveillant avec une touchette de Depardieu) quand quelqu’un S’EXCLAME devant MON ÂGE SI AVANCÉ, alors que « tu ne les fais pas. T’es chanceuse d’avoir débuté ta carrière si tard! » Je ne saisis pas ce qui rassure autrui d’être « plus jeune qu’un tel ». La panique du quart de siècle. De la vingtaine qui s’étiole. Je n’ai jamais ressenti le « plus vieille que mon âge ». On ressent ça où? Dans la cage de plexi de Jean Airoldi? Je n’y ai pas encore été conviée <3
- De quoi as-tu été le plus déçue en atteignant la majorité ? (ex : casino, le prix de l’alcool dans les bars, ne pas se faire carter, etc.)
Je crois que comme bien des jeunes cailles, je m’attendais à vivre DE GRANDES CHOSES, le soir de mes 18 ans. Pas tant dans les festivités ou l’abondance des trempettes, mais plutôt dans l’état d’esprit. Dans mon corps et ma petite noix. Rien de particulier n’avait pourtant changé pendant la nuit. Je ne ressentais pas l’urgence de me reproduire ni de poser des cimaises dans mon nouveau petit condo aux armoires fini acajou (que je n’avais pas). J’étais la même tarée que la veille, mais avec une audacieuse petite coupe courte « wetlook » et le droit de vote.
- Tu as surement perdu des amis en vieillissant, qu’est-ce qui fait que, dans ton cas, tu t’es éloignée de bons amis de ton adolescence?
Douce, douce nostalgie de ces amitiés que l’on croit ÉTERNELLES. Jamais l’ombre d’un doute ne m’a traversé l’esprit qu’un jour, un jour très sombre, je me désintéresserais de mes meilleures copines du secondaire. Ou pire, qu’elles se désintéresseraient de moi. De mon parcours. De ma sorte de chips préférée. Du choix de mon cours d’édu’ au CEGEP. Ce qui arrive, c’est qu’on n’y peut rien (et que hou god! Aux premières lueurs d’université, on découvre soudain que le potentiel bassin d’amis ne se limite plus aux trois-quatre loirs avec qui tu t’entendais pas pire dans le cours de catéchèse en secondaire 2). On se détisse graduellement. On change, bonne Sainte-Anne! Et y’a rien de plus sain que ça (à part Sainte-Anne).
- Est-ce qu’il y a des choses pour lesquelles tu es rendue trop vieille maintenant? (ex : sortir et travailler à 7h le lendemain, etc.)
J’ai bien dû graduer au rang de grannie vers mes 26 ans, je crois. Alors que j’avais encore la fringance au jarret, le poitrail dressé et les occasions qui fusaient. Je me suis, très tôt, sentie lasse, je dirais. Lasse de dormir quatre minutes entre mes folles soirées à onduler dans une cage et mes shifts de pliures de chemises habillées. Lasse de m’exciter comme une gamine devant la perspective d’essayer des chapeaux en gang. Je suis, à n’en pas douter, la plus vieille trentenaire du pâté de maison (et calvénusse que chu ben). J’espère cependant ne jamais me sentir « trop vieille » pour porter ce qui me plaît. Pour dire ce qui retrousse. Ou pour me blottir contre une jeune aisselle.
- Quel est le conseil que tu te donnerais à toi, jeune?
VOYAGE! (en flippant la table basse)
- Quelle est la première chose que tu aies fait, le soir où tu as déménagé de chez tes parents? (commander de la pizza, organiser un gros party, etc.)
Je pense que je me suis étendue sur mon lit (matelas direct sur le bois franc. Mon premier lit (absent) de grande personne) et j’ai contemplé la très longue craquelure au plafond en me disant : « Cette craquelure de plafond a bien dû voir quelqu’un mourir, un jour, dans cette pièce. C’est un vieux bloc. ». Romantique.
- Le CEGEP/Université : Était-ce comme tu t’y attendais?
J’ai TANT détesté le CEGEP. Quelle poisse! J’ai eu le privilège infini de fréquenter Édouard-Monpetit, magnifique château brun sans fenêtres planté quelque part à Longueuil. Tu sortais de là aveuglé pour la vie (ou sur une civière). De loin les années les plus longues et les plus sinistres de ma folle jeunesse. J’y ai certes rencontré de chouettes copains, mais je me sentais si petite. Si seule dans cette immensité de gens à la page qui semblaient savoir exactement ce qu’il fallait faire pour être dans le coup. Je passais mon temps au kiosque de bijoux médiévaux dans le couloir menant à la cafétéria. Le temps peut ben m’avoir paru long. Sinon, l’université (en biochimie) fut pour moi le revival de mon secondaire. Avions en papier, rires cristallins, terreur en laboratoire et confusion profonde quant à mon choix de carrière (J’EN GARDE LE PLUS DOUX DES SOUVENIRS!).
- Quelle est la chose que tu aimes le moins nettoyer/faire le ménage?
La tâche la plus déprimante consiste à nettoyer l’étrange porte-brosse à dents antique vissé au mur de ma salle de bain (tout aussi antique). Toujours nappé de dentifrice de jadis. Toujours prêt à me soutirer forfait à la seconde où je finis de l’astiquer avec mon effaceur magique. CE DENTIFRICE ANTIQUE ME HANTERA JUSQU’À MA MORT.
- Choix de carrière : Est-ce que tu vis ton rêve d’enfance/adolescence?
Petite je voulais être vétérinaire la semaine. Et mannequin les fins de semaine. Donc oui, on peut dire que je vis mon rêve À’ PLANCHE.
- Es-tu passée aux Insta stories ou es tu restée sur Snapchat?
Je suis restée en contact avec mon penpal du secondaire et nous nous échangeons moult fusains (jamais été sur Snapchat. Toujours pas d’Instastories, hélas. Mais une belle correspondance avec un petit gars potelé du Bhoutan).
- Quel est ton plaisir coupable d’adulte?
J’éprouve peu de culpabilité pour le plaisir en général. Bon. Si vous insistez, je me lève souvent, la nuit, pour manger des betteraves marinées, direct dans le frigidaire, et c’est une information qui vous comblera de bonheur jusqu’à la naissance de vos petits enfants.
- Te considères-tu adulte ou éternellement adolescente ?
Oh. Je dirais que je suis un Manolo sur le tard, mais en pennyloafers.
- Fais-tu ton lavage toi-même? Par cœur, quelle est ta marque de détergent?
QUI DIABLE le ferait, si ce n’était de ma vague visite à la buanderette aux trois semaines? La Parisienne. Parce qu’elle est biodégradable et qu’elle ne m’irrite pas la flore.
- As-tu déjà organisé une pendaison de crémaillère?
Je DÉTESTE organiser des fêtes. Cet amour de la guirlande en papier et des petits fours est mort après ma première pendaison de crémaillère, alors que je m’étais mise la subtile pression d’organiser un concours de Miss univers. Tout ce que j’avais à donner de meilleur fut donné ce soir de 2003 et mort dans le bol à punch (avec la performance de Miss « Chasse et pêche »).
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Je vais sonner promo mais, abonne-toi à la chaîne, ça vaut la peine; L’an passé, je me suis abonné UNIQUEMENT pour écouter Le Chalet (Si tu connais Félix-Antoine Tremblay personnellement, parle-lui de moi, merci) et j’ai loadé mon enregistreur de presque toute leur programmation haha!