J’ai souvent entendu ce commentaire péjoratif sur la raquette : « c’est plate la raquette, c’est un sport de matante. » Premièrement, je suis une matante. C’est ce qui arrive lorsqu’on a des neveux, non? Deuxièmement, la raquette est beaucoup plus exigeante que ce que beaucoup de gens veulent croire.

« C’est tellement plus cool le ski! » C’est vrai que le ski est un beau sport. Il permet de dévaler les pentes, de sentir l’adrénaline couler dans ses veines, de discuter avec ses amis dans le remonte-pente… Bref, c’est vrai que c’est un plaisir! Il n’enlève par contre pas ses lettres de noblesse à la raquette. Ce sont deux sports qui se complètent, puisque le ski alpin est plutôt musculaire, alors que la raquette est d’abord cardiovasculaire. Vos cuisses seront également grandement sollicitées si vous faites des randonnées en montagne.

Voici donc mon coup de cœur, que je vous encourage fortement à réaliser, si le cœur vous en dit et si vos cuisses de matante sont prêtes à relever le défi : la montée du mont Saint-Joseph au Parc national du Mont-Mégantic.

Avant de commencer, je vais vous mettre en contexte. L’an dernier, j’ai proposé à trois amies d’aller gravir le mont Saint-Joseph en raquette. Sans surprise, elles ont accepté avec joie et nous avons planifié notre road trip. Puisque la montagne est à environ 2 h 30 de route de chez moi, il fallait un minimum de planification. Le matin du départ, j’ai une grippe terrible et une énorme fièvre. Ce n’est pas ce qui va m’arrêter de faire de la raquette! Alors, c’est un départ!

Puisqu’il s’agit d’un parc de la SEPAQ, vous avez la possibilité de louer des raquettes au centre d’accueil. L’employé de la réception sera aussi bien heureux de vous indiquer les différentes options de sentiers et de vous donner une carte.

Je vous le dis tout de suite, les sentiers sont assez abrupts et la montée est constante. Est-ce que le niveau de difficulté était plus élevé à cause de la fièvre? Possible, mais mes amies vous diront tout de même qu’il faut un minimum de volonté pour atteindre le sommet. Tout au long des sentiers, vous serez entourés d’arbres lourdement enneigés dont vous voyez seulement le sommet. Vous aurez également la chance de fouler des sentiers bondés de belle poudreuse blanche et d’être accompagnés de curieux oiseaux qui vous suivront sur quelques centaines de mètres.

Au sommet, une jolie église vous attend. J’aimerais vous dire que le paysage est grandiose (il l’est, je l’ai vu en été), mais nous avons atteint le haut de la montagne dans un nuage! Nous avions l’impression d’être dans une photo d’époque en noir et blanc. Quel moment magique et magnifique! Un refuge bien sympathique et parfaitement situé vous ouvrira ses portes. Il est parfait pour dîner au chaud près d’un feu de bois, pour sécher ses vêtements et pour changer de chandail et de chaussettes. Nous étions une dizaine de randonneurs à casser la croûte et à discuter gaiement de la joie de profiter de l’hiver. N’oubliez pas de boire de l’eau! Il est facile d’oublier de s’hydrater lorsqu’il fait froid.

En sortant du refuge, plusieurs options s’offrent à vous. Nous avons opté pour la boucle des trois sommets, en bifurquant avant le mont Mégantic. Le soleil se couche tôt en hiver et le temps d’ascension est beaucoup plus long en hiver qu’en été (comptez environ 1,5 fois le temps mis en été). Nous avons donc opté pour la petite boucle des trois sommets, avant de redescendre par un autre sentier.

Cette randonnée d’environ 6 ou 7 heures est magique, féérique, enchanteresse... Elle vous fera tomber en amour avec l’hiver et avec le beau sport d’hiver qu’est la raquette, la version hivernale de la randonnée. Si vous avez la piqûre, je vous conseille fortement l’achat de bâtons de randonnées, qui permettront de répartir le poids de votre corps et qui vous aideront à garder votre équilibre.

C’est le sourire aux lèvres et les jambes en compotes que nous sommes rentrées à la maison, en chantant à tue-tête dans la voiture pour ne pas sombrer dans le sommeil.

Alors, la raquette est toujours un sport de matante?

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