Nous sommes, à mes yeux, à une période de l’année que l’on pourrait qualifier d’effervescente. Pour plusieurs, c’est le sprint final vers la fin de session, où s’enchaînent cafés noirs et nuits blanches. Pour d’autres, c’est la course folle aux centres commerciaux, à la chasse aux cadeaux et à la nourriture, en vue des mille et une soirées de Noël qui les attendent durant le temps des fêtes. J’ai l’impression que cette année est encore plus intense, puisque l’on tente de rattraper tout le temps perdu des deux dernières années.

On a donc deux fois plus d’évènements, et tout va donc deux fois plus vite.

Or, la saison hivernale est à nos portes, et je crois qu’elle a quelque chose à nous apporter, pour nous aider à mieux avaler cette effervescence. De mieux passer au travers, lentement, très lentement, mais sûrement. Car voyez-vous, j’ai remarqué qu’il est très difficile de vouloir aller vite, en Hiver. Littéralement. Il y a d’abord le froid, qui engourdit tout. Nos doigts fonctionnent au ralenti lorsqu’on rentre à la maison après avoir passé quelque temps dehors. Les voitures aussi gèlent, et prennent plus de temps le matin à démarrer, nous obligeant à prendre notre temps avant de partir. Vient ensuite la neige. Saviez-vous qu’un flocon prend environ une heure avant de toucher le sol ? On peut facilement le remarquer si l’on prend un temps d’arrêt à l’extérieur, lors d’une journée où la neige qui tombe ressemble à des morceaux de mouchoirs (de la neige d’amoureux, comme dirait mon chum!). C’est qu’ils ne sont pas pressés, ces flocons, ils ont tout leur temps. Ils imposent leur rythme à tout ce qui les entoure ; on avance moins vite dans la neige, quel que soit notre moyen de locomotion. Les gens qui ont l’habitude de s’entraîner à la marche ou à la course remarquent que leurs temps sont naturellement moins bons en Hiver.

Puis arrivent les tempêtes.

Pour les plus fortes d’entre elles, elles nous obligent à mettre nos plans sur pause, et à rester chez nous. On peut alors se rendre compte que ça faisait longtemps que nous n’avions pas eu le temps de dormir plus longtemps le matin, de prendre notre café tranquillement en regardant la nature se déchaîner au dehors, nous offrant le plus impressionnant des spectacles, dans le confort de notre chez nous.

En parlant de confort, l'Hiver nous fait naturellement tendres vers une alimentation qui est souvent réconfortante ; de la soupe, des potages, et dans un contexte plus festif, de la fondue, de la raclette… Tous des repas, qui, quand on y pense, ne peuvent pas se manger rapidement, sur le pouce. Après tout, si on va trop vite, on va se brûler ! Il faut alors prendre le temps de bien souffler sur chacune de nos bouchées, nous permettant ainsi de bien déguster nos repas, ce que nous n’avons pas toujours l’occasion de faire.

Bref, je crois que l’Hiver tente de nous livrer un message.

Il essaie de nous dire que, pour une fois dans l’année, c’est correct d’être moins rapides, et que ça nous permet de prendre soin de nous, de faire attention à nous. Il essaie de nous dire que, malgré ce que le rythme effréné de nos vies contemporaines nous impose, c’est correct, de ralentir.

Ralentir à la vitesse grand H. comme les flocons.

C’est pourquoi cette année, encore plus que les précédentes, j’accueille l’Hiver à bras ouverts, et je prendrai le temps de l’apprécier ! 

Image de couverture via Unsplash
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