Il y a un an pratiquement jour pour jour, je quittais la région pour venir vivre à Montréal. Depuis quelques années, je rêvais d’habiter dans la grande métropole. Pour le travail, entre autres, mais aussi pour l’ambiance festive et les nombreux avantages de la vie urbaine. Ceux qui ont déjà vécu en région comprendront certainement qu’il s’agissait là d’un défi de taille.
Je suis née à Plessisville, au Centre-du-Québec. J’ai aussi habité à Jonquière, au Saguenay-Lac-Saint-Jean et à Rivière-du-Loup dans le Bas-Saint-Laurent. Les trois dernières années avant mon départ pour Montréal, je demeurais à La Malbaie, dans Charlevoix. J’ai donc toujours vécu en région. Comme la plupart des gens qui habitent loin des grands centres, aller à Québec représentait ma plus grosse sortie du mois. Du coup, nul besoin de vous dire qu’un arrêt au Costco s’imposait, question de faire les réserves nécessaires jusqu’à la prochaine virée. Je travaillais à plus ou moins 10 minutes de chez moi, je pouvais donc dîner à la maison tous les midis. À l’«heure de pointe», il me fallait environ le double du temps pour m’en retourner chez moi.
L’été représentait sans aucun doute la période de l’année la plus mouvementée. Dès l’arrivée du beau temps, les gens s’empressaient d’aller manger leur première «crème molle» de l’année. C’était aussi le retour des longues promenades en auto et pour d’autres, le retour des «meet de char». Et c’est sans parler du festival local, cet événement dont tu entendais parler toute l’année. Ce même festival où tu as pris ta première brosse à vie avec tes amis. Et si tu as été assis tout l’été sur ton balcon à regarder les gens dans la rue, tu passais la majorité de ton hiver à l’aréna pour encourager l’équipe locale. Faire l’épicerie me prenait une grosse heure tellement je croisais de gens que je connaissais. Sans parler du centre commercial, ce lieu de rassemblement qui te permettait d’être à l’affût des derniers potins.
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En tant que fille de région, je faisais partie de ces personnes qui croient que Montréal est une ville dangereuse. Je pensais que de marcher dans la rue représentait un risque élevé de me faire attaquer. Prendre le métro et l’autobus de ville me donnait des boutons. Encore pire, conduire dans la circulation avec tous ces automobilistes qui klaxonnent à la moindre occasion. J’ai appris à prévoir mes sorties en fonction du trafic et à payer mes stationnements à distance sur mon téléphone mobile, ce qui m’a énormément simplifié la vie. Il m’arrive encore d’être surprise quand une personne me sourit sans rien demander en retour. Encore plus quand quelqu’un me répond en français et non en anglais. Choisir un restaurant n’a jamais été aussi compliqué, sans parler des nombreux événements, festivals et magasins!
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Mais en tant que fille de région, je suis fière de dire qu’après seulement un an, je me rends au travail en transport en commun. Je vois même plusieurs avantages au fait d’avoir quatre lignes différentes de métro à proximité. Je conduis dans le trafic, en étant beaucoup moins stressée. Je prends plaisir à découvrir de nouveaux endroits chaque semaine. Je constate la gentillesse des gens qui y vivent, malgré tout ce que l’on peut penser. J’apprécie aussi l’ouverture des gens qui y habitent. J’ignore si la région va me manquer un jour, mais pour l’instant, j’adore ma nouvelle vie montréalaise! Alors toi qui vient de la région, si l’envie te prend un jour de venir habiter à Montréal, sache que tu pourras aussi trouver ta place parmi ces quelques 1,6 millions d’habitants!