Avant de croiser la route de la communication non violente (CNV), je pensais savoir communiquer. En réalité, je réagissais. Mon mode par défaut était la défensive, parfois le jugement. Je voulais créer du lien, mais je semais souvent la distance.

Puis, un jour, j’ai découvert l’œuvre de Marshall B. Rosenberg. D’abord par la lecture, ensuite grâce à un accompagnement en coaching. Ce fut une révélation. Je cherchais des outils pour mieux communiquer, et j’ai trouvé bien plus : une véritable philosophie relationnelle, fondée sur la bienveillance, l’écoute profonde et l’authenticité.

Crédit: Vitaly Gariev

Ce qui m’a profondément marquée, c’est cette idée centrale : la violence, qu’elle soit verbale ou comportementale, est souvent l’expression maladroite d’un besoin non satisfait. La personne qui me parle avec agressivité n’est plus un "adversaire", mais un être humain en souffrance, en quête de reconnaissance.

La CNV repose sur un processus en quatre étapes, que l’on appelle OSBD : Observation, Sentiment, Besoin, Demande. Ces piliers demandent de la pratique, de la patience.

1. Observer sans juger

C’est probablement le plus difficile. Nous sommes habitués à interpréter. Apprendre à décrire les faits sans y ajouter de jugement ouvre au dialogue. Par exemple, dire « Tu es toujours sur ton téléphone, tu ne m’écoutes jamais » est un jugement. Tandis que « Quand je te parle de ma journée et que tu regardes ton téléphone en même temps… » est une observation. La première phrase crée de la résistance, la seconde invite à l’échange.

2. Exprimer ses sentiments

Avant, je disais « Je me sens manipulée », ce qui est en réalité un jugement déguisé. La CNV m’a appris à prendre la responsabilité de mes émotions. Dire « Je me sens tendue et inquiète » change tout. Cela ouvre un espace de vulnérabilité, et donc de connexion.

3. Identifier ses besoins

Derrière chaque émotion, il y a un besoin. Besoin de respect, de calme, de clarté, de reconnaissance. Ce ne sont jamais nos besoins qui sont en conflit, mais les stratégies pour les satisfaire. Les nommer permet de mieux comprendre ce qui est en jeu dans une interaction.

4. Formuler une demande claire

Une demande n’est pas une exigence. Elle est concrète, réalisable, et respecte les besoins de chacun. Par exemple : « Est-ce que tu pourrais poser ton téléphone quand on discute, svp? » Cette formulation est respectueuse, ouverte, et invite à coopérer.

La CNV est une pratique quotidienne. Les automatismes reviennent parfois, mais ce que j’ai gagné est immense. J’ai appris l’auto-empathie, à écouter cette voix intérieure qui juge, à accueillir mes émotions sans les fuir. Je crains moins les conflits, car je comprends mieux les besoins qui s’y cachent.

Pourquoi adopter la CNV?

Parce que c’est un choix conscient. Adopter la CNV, c’est ralentir, ressentir, et dialoguer différemment. C’est reconnaître que, derrière chaque mot dur se cache souvent une peur, une douleur, un besoin. Nous partageons tous ce même désir fondamental, celui d’être compris, respectés, connectés.

La CNV s’applique partout, en couple, en famille, au travail, en amitié. Elle nous aide à sortir des réflexes de défense ou d’attaque, pour entrer dans une posture d’écoute et de responsabilité. Elle transforme nos relations, et surtout, notre relation à nous-mêmes.

Bonne communication à tous!
Image de couverture via Unsplash
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