Tu es parti comme un jour de novembre où l’on réalise que la noirceur a pris toute la place. Du jour au lendemain. Tu es parti avec les souvenirs, avec notre vie, avec notre amour. L’incompréhension est un poids que mon cœur ne supporte pas.
Le jour où tu m’as annoncé ton départ rejoue sans cesse dans ma tête, comme un film mis sur pause trop longtemps. Tout a basculé, sans avertissement. Je n’ai rien vu venir. Rien qui n’aurait pu me préparer. J’ai cessé de respirer. Je vis en apnée depuis ce jour. Je nage à contre-courant.

Le plus dur, ce n’est pas seulement ton départ soudain. C’est ce que tu es devenu après. Ton regard, ta voix, ton silence…
J’ai l’impression d’aimer un inconnu.
Comme si ce qu’on avait vécu n’avait jamais existé pour toi. Comme si j’avais rêvé ton amour, notre histoire, notre complicité. Tu as tout effacé. Et c’est là que tout me surprend au détour du quotidien, entre tout ce qu’on avait bâti et ce qu’il n’en reste : le vide. Le silence. Tu es parti avec la chaleur de notre nid, ne laissant qu’un froid glacial de janvier.
Depuis, quelque chose s’est effondré en moi. J'aimerais y croire encore, mais je n’y arrive pas toujours.
Est-ce que ça vaut la peine de faire confiance?
Est-ce que l’amour peut vraiment durer, quand même ceux qu’on croit les plus proches peuvent partir sans prévenir?
Tu es parti, me laissant dans un vide rempli de questions.
Tout se bouscule dans ma tête, dans mon cœur sur lequel tu as laissé une cicatrice au fer chaud.
Quels mots j’aurais dû dire? Qu’est-ce que je n’aurais pas dû faire?
Les jours, les semaines et les mois passent tandis que notre vie joue en boucle dans ma tête.
À quel moment sommes-nous perdus sans que je ne le voie?
Les nuits blanches s’enchaînent alors que je me questionne en cherchant une explication dans tous les sens possibles, mais rien ne s’emboîte.
Que s’est-il passé pour que nos mains se lâchent sans essayer de se retenir?
Et puis il y a le moment où je réalise que je ne comprendrai jamais.
Que l’absence de réponse sera encore plus douloureuse que ton départ.
Le moment où la guérison commence avec l’acceptation.
L’acceptation que la raison m’échappera toujours.
Que le moment où tu es parti sans te retourner sera un chapitre inachevé.

Je poursuivrai ma route en essayant de faire la paix, pour retrouver celle que j’ai perdue en même que notre nous s’est éteint.
Et si un jour, les réponses te viennent, je serai là.
En attendant, je te promets d’avancer et de ne jamais nous oublier.
Photo de couverture via Kelly Sikkema