Vendredi soir dernier, après quelques verres, tu t’es mis à pleurer sans trop savoir pourquoi. Tu te sentais coincé dans ta poitrine, t’avais une boule dans la gorge qui t’étouffais depuis plusieurs jours. Tu as eu un peu honte, mais c’était plus fort que toi: tu ne pouvais plus retenir ce sentiment de trop-plein qui sommeillait en toi depuis longtemps.
Quand on t’a demandé ce qui n’allait pas, tu n’as pas su quoi répondre.
Rien n’est sorti de ta bouche.
Un lourd silence.
Parce que même toi, tu ne savais pas vraiment ce qui se passait dans ta tête, dans ton cœur. D’où pouvaient bien provenir ces pleurs ?
Et c’est là que tu t’es dit, peut-être que mon rythme de vie me rentre dedans. Peut-être que faire le party chaque fin de semaine avec mes études et tout le reste, c’est trop.
Cet ouragan, tu ne l’as pas venir et t’as pas su comment réagir. Ce n’est pas facile la vie étudiante, mais ça, tu le sais déjà. C’est normal, tu sais?
Aller au Cégep du lundi au vendredi. Se coucher à une heure du matin après son étude de philosophie. Aller à l’école se nourrir d’examens, se gaver de café pour combler le manque de sommeil. Tenter tant bien que mal d’écouter les explications du professeur sur le travail que t’auras probablement pas le temps de remettre à moins de sacrifier ton sommeil.
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Manger des plats congelés parce qu’on le sait tous les deux: tu n’as ni le temps de cuisiner, ni l’argent pour bien manger. Revenir épuisé, travailler un petit quatre heures pour essayer de joindre les deux bouts même si tu sais que t’auras sûrement pas l’argent pour manger autre chose que du Kraft Dinner après avoir payé tes factures de fin de mois. Aller au gym deux fois par semaine ou faire d’autres sports, car on le sait bien: il faut que tu gardes la forme. Tout ça, pour finir par se péter la face le reste de la fin de semaine et avoir la gueule de bois le dimanche, ta seule journée de repos.
On n’est pas formés pour composer avec tout ça.
L’être humain n’est pas créé pour faire face à cela. Donc c’est normal de réagir de la sorte face à ce rythme de vie. Celui un peu trop souvent sur le pilote automatique.
Lorsqu’on entame les études post-secondaires, les partys et les fêtes étudiantes se multiplient inévitablement. Il y a une certaine pression sociale qui s’installe et puisqu’on veut plaire aux autres et se former un cercle d’amis, on s'y conforme.
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Parfois, un peu contre notre gré il faut dire.
Et ça devient épuisant au fil du temps.
J’aime aller à un party, je ne prétendrai pas le contraire. Danser au rythme de la musique, les lumières et les stroboscopes qui flashent autour de moi. Être un peu molle et avoir du plaisir sans trop m’étourdir. Oublier mes soucis pour quelques heures.
C’est normal et agréable une fois de temps en temps. Ce ne l’est plus lorsque faire le party devient ta thérapie. Quand dans la vie normale, tu t’égares.
Si tu n’as pas envie de boire ou de fumer, ne le fais pas, car c’est toi qui comptes. Personne n’a à te juger, sinon ce sont de mauvaises personnes. C’est dans ton droit de rester sobre.
Un jour, j’étais dans un party et j’ai décliné une offre de cannabis d’un garçon. Il m'a répondu: « t’es donc bien coincée, essaye d’avoir un peu de fun! Allez, juste une ».
Alors, si j’ai un conseil à te donner, c’est de prendre soin de toi et de toujours te choisir en premier. Au quotidien, accorde-toi du temps pour te faire plaisir même si c’est seulement un petit 20 minutes de ta journée à jouer avec ton chat. Ça peut être quelque chose d’aussi simple que de prendre un bain moussant avec des bougies et ton livre préféré ou de sortir marcher avec ton petit chocolat chaud. Souligne tes petits succès et vois le positif au lieu de focaliser sur le négatif.
Fais quelque chose, n’importe quoi. Tant que ça te fait du bien.
T’es important.e. et fort.e. même si la vie est parfois épuisante.