À tous ceux et celles qui ont croisé ma route…
Il y a ces ruptures qui se font doucement, lentement. Celles qu’on laisse parce qu’on n’a plus rien à se dire. Les chemins prennent des directions différentes pour des raisons évidentes. On refuse de se l'admettre, se faisant croire que la tendresse reviendra comme on rentre à la maison après une longue journée de travail un peu trop épuisée par le quotidien. Les mots sont inutiles. Il n’y a pas de larmes. Pas de colère. La fin rôdait depuis un bon moment, mais on n’arrive plus à l’éloigner. Parfois, on se quitte sans même regarder derrière, en laissant des miettes de nostalgie sur le bord de la route.

Il y a les séparations qu’on doit faire après avoir tant essayé, après avoir tant cru, tant espéré et tant prié. Celles qu’on doit laisser partir parce que la douleur a gagné sur l’amour qu’on s’est tant porté. On s’accroche, mais l’inévitable nous rattrape. On crie si fort, mais les mots ne viennent jamais et c’est ce qui est le plus déchirant. Elles partent avec leurs valises remplies de souvenirs encore vivants, de rêves inachevés et d'adieux un peu trop amers.
Et puis il y a les tempêtes
Celles qu’on n’avait pas vues venir et qui renversent tout sur leur passage. Celles qui empêchent les larmes de sortir parce que le cœur s’arrête dans un tourbillon d’incompréhension. On ne se souvient plus comment respirer. Ces départs sont des ouragans qui nous font perdre tous nos repères d’une manière plus que abrupte. On se retrouve entouré de débris, de restants d’amour et de pages d’une histoire qui ne sera jamais complétée.
Il arrive un moment où on se retourne et on voit tout le chemin qu’on a parcouru sans trop le réaliser. Sans prévenir, on se lève un matin et le silence devient moins bruyant. Les sourires redeviennent sincères et on cesse de calculer les jours. Les chansons deviennent moins douloureuses et la nostalgie n’amène plus de larmes. On se surprend même à rire. On se rend compte que, même si les tempêtes durent longtemps, trop longtemps, que, même si elles emportent beaucoup de choses avec elles, les fondations ne s’envolent pas.
Les départs
Comme les bourrasques, ils laissent leur trace, mais ils permettent de se reconstruire encore plus solidement qu’avant.

Un départ laisse une empreinte sur notre âme. Il creuse une faille dans le cœur, comme dans les fissures d’une fondation, mais c’est dans cette faille qu’un jour, une pointe de lumière apparaît. On ne redeviendra jamais les mêmes, mais on retrouvera le courage d’avancer en arrêtant de regarder en arrière et la force d’aimer. Autrement.
Parce que, même si la vie ne nous a pas laissé le choix, laisser partir peut aussi vouloir dire grandir.
Photo de couverture via Tolu Akinyemi