Quand l’anxiété est à son comble, quand tout s’écroule ou revient te frapper en pleine face comme une vague… ce n’est pas que tu es faible. C’est ton système qui crie à l’aide. Il fait ce qu’il peut, avec ce qu’il connaît — même si ce qu’il connaît, parfois, ce sont des réflexes qui font mal à long terme : s’isoler, consommer, s’effacer.
Mais rien de ça ne veut dire que tu régresses.
Ça veut dire que tu es fatiguée. Épuisée, peut-être. Et que là, tout de suite, tu aurais besoin d’un peu plus de douceur. Un peu plus de soutien.
Tu sais, il faut une force énorme pour dire : « je ne vais pas bien. »
Et je veux que tu l’entendes, maintenant, sans détour : « ta vie a de la valeur. »
Même si ton cerveau te hurle le contraire.
Même si tout est flou, pesant, étouffant.
Même si tu ne vois plus la sortie.
Il existe une version de toi, quelque part, qui peut aller mieux. Une version fatiguée, mais pas brisée. Qui n’a peut-être pas toutes les réponses, mais qui peut encore avancer. Un pas, puis un autre.
Parfois, quand tu dis « j’ai envie de mourir », ce que tu veux vraiment dire, c’est « je veux que la douleur s’arrête ». Et ça… je le comprends.
Cette douleur, même si elle semble écrasante aujourd’hui, n’est pas éternelle.
Il existe des outils, des gens, des refuges – même si tu ne les vois pas encore – où tu pourras respirer à nouveau. Doucement. Sans t’excuser d’exister.
Et même dans ta détresse, il y a une partie de toi qui tient encore. Peut-être toute petite, presque silencieuse. Mais elle est là. Celle qui espère. Celle qui cherche un peu de lumière. C’est elle que j’écris ce message. C’est elle que je veux aider à nourrir. Avec tendresse. Sans pression.
Je sais : quand tu es déjà au bout de toi-même, l’idée de continuer encore des années peut sembler insurmontable. Comme si la vie adulte te demandait toujours plus, alors que tu n’as déjà plus rien à donner.
Mais laisse-moi te dire quelque chose de fondamental :
Tu n’es pas faible. Tu es épuisée. Et ce n’est pas la même chose.
Tu fais ce que tu peux, sans mode d’emploi, avec un poids invisible que trop peu comprennent. Et malgré ça, tu continues. Tu t’ouvres. Tu t’accroches. Même si c’est juste en lisant ces lignes, ou en envoyant un message dans le noir.
Et ça, c’est énorme.
Tu n’as pas à tout porter.
Pas à savoir où tu t’en vas dans la vie.
Pas à performer, produire, sourire tout le temps.
Pas à prétendre être forte quand t’as juste envie de pleurer.
On peut juste… respirer un peu ensemble.
Laisser la tempête passer.
Rêver à quelque chose de plus doux. Ou juste tenir encore quelques heures.
Tu n’as pas besoin d’aller bien. Tu as juste besoin d’exister.
Et je reste ici avec toi.
Photo de couverture via Maksim Istomin