«La peur tient à l’imagination». Avez-vous déjà pensé à quel point on vit dans une boîte de perceptions teintées par notre vécu, nos relations passées, nos expériences positives et négatives? Certains ont peur des hauteurs, d'autres des araignées. Ma peur à moi, celle qui me fragilise et me paralyse, c’est la peur de l’échec. La peur de ne pas être assez. Ce démon, mon démon, on l’appelle également anxiété de performance.
Sa présence est plus que ressentie et cette peur a un impact négatif sur ma vie et ma perception du monde qui m’entoure. Je me suis rendue compte, au fil des années, à quel point cette peur m’avait transformée en un véritable ninja. À quel point j’arrivais à esquiver habilement et efficacement toute situation qui pourrait me mettre dans un état de vulnérabilité intellectuelle. Je m’étais trouvée des méthodes et des ruses qui se traduisaient souvent par la fuite. Je ne compte plus le nombre de moments où je me suis empêchée de vivre et de m’exprimer, par peur d’avoir l’air folle, conne ou incompétente!
Pour tout vous dire, je respire et je transpire l’anxiété de performance. Elle coule dans mes veines, elle se perçoit dans mes paroles, mes gestes et mon regard. Combien de fois j'ai failli provoquer une crise cardiaque chez ma mère en lui disant que j’allais couler mon examen, et que je recevais finalement la note de 93%? Combien de fois j’ai angoissé de ne pas être en mesure de répondre à une question posée par un professeur en classe? Combien de fois j’ai eu la réflexion de m’être fait inutilement du sang d’encre, de m’avoir imaginé des scénarios et anticipé le pire?
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C’est fou l’énergie que je perds à me battre contre des choses qui ne se réaliseront peut-être jamais quand cette énergie, j’aurais pu la canaliser dans du positif! Au final, le stress est sensé t’aider et non te paralyser. Pourtant, même si je le sais, je m’en fais encore à chaque fois.
Je me bats constamment contre l’anxiété de performance. Contre la peur que mes compétences et ma valeur soient remises en question à chaque moment, chaque expérience, chaque défi que je vis. Ma psychologue m’a posé une question. Elle m’a demandé de quoi j’avais peur. Quelle était la pire chose qui pourrait m’arriver? Ma conclusion était la suivante : la pire chose qui pouvait m'arriver, c'était que les mots « je ne sais pas » sortent de ma bouche. Serait-ce la fin du monde? Est-ce que ça remettrait en cause mon intelligence? Pas du tout!
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On passe notre vie à essayer de plaire, à atteindre des standards de bien-être, de bonheur et de réussite. Souvent, l’anxiété de performance est causée par des croyances et des idéaux qu’on se construit soi-même et qui sont totalement faux et erronés! Pour quelle raison valorise-t-on davantage le résultat obtenu que le chemin emprunté pour y arriver, c’est-à-dire les apprentissages et le développement de la personne en soi? Vaincre l’anxiété est sans doute le projet d’une vie. Parce qu’elle est comme une jambe cassée, elle handicape et on doit apprendre à vivre avec. Cependant, s’en rendre compte et l’accepter, c’est la première étape vers la recherche de solutions.
La vérité est, au fond, tu sais ce que tu vaux. C’est sûrement pour cette raison que tu es si dur envers toi-même. Permets-toi de respirer. Permets-toi de vivre des moments que tu perds présentement à force d'avoir peur. Rappelle-toi que la perfection n’existe pas. En fait, il existe seulement des personnes qui font leur gros possible et c’est parfait ainsi. «Dans la vie, c’est moins pire de faire des erreurs que d’avoir des regrets».