Juillet est bien installé. Ce mois est tristement célèbre pour être celui où plusieurs animaux de compagnie sont abandonnés. Je te propose donc, ce mois-ci, une série de cinq articles sur les raisons les plus fréquemment évoquées par les propriétaires d’animaux de compagnie pour justifier l’abandon. (les cinq raisons proviennent d’un sondage fait par l’association des médecins vétérinaires du Québec il y a quelques années.)

Je crois fermement que plus nous en parlerons, plus les gens seront éduqués sur les responsabilités qui viennent avec le fait de posséder un animal de compagnie. Plus le comportement animalier sera compris, moins il y aura d’abandons.

animal abandonnéSource image : Pexels

Les problèmes de comportements

L’animal parfait n’existe pas. Pas plus que l’humain parfait d’ailleurs. Très souvent, ce que les gens interprètent comme un problème de comportement est plutôt l’expression d’un état. Avec du temps et des efforts, plusieurs de ces comportements se gèrent très bien.

Mon chat n’aime pas sa litière

Prenons l’exemple des chats qui urinent en dehors de la litière. Vous pensez qu’il se venge ? Pas du tout. Même s’il urine tout près ou carrément sur les effets personnels de votre nouveau chum ! Très souvent, les problèmes urinaires sont liés à des causes médicales. Les infections urinaires sont fréquentes chez le chat, ils peuvent avoir des pierres dans la vessie ou des cristaux aussi, par exemple. Dans tous les cas, cela se traite après un bon examen vétérinaire, des tests urinaires et quelques fois des radiographies.

L’odorat des chats est bien plus développé que le nôtre. Certains chats n’aiment tout simplement pas la litière qu’on leur offre. Ils ont le même sentiment que nous, lorsqu’on est enfermé dans les horribles toilettes bleues des sites touristiques. Ne négligez pas la propreté de la litière de votre chat. Personne n’a envie de faire ses besoins dans un endroit malpropre, pas plus votre chat que vous. J’ai l’habitude de dire que si la litière n’est pas assez propre pour être en plein milieu de votre salon, elle n’est pas assez propre pour votre chat. Variez les substrats de litières, ayez plus qu’une boite à la disposition de votre chat (il vous faut une litière de plus que le nombre de chats dans la maison) et évitez de placer la litière dans l’endroit le plus sombre et reculé du sous-sol.   Aller aux toilettes n’est pas supposé être une expédition.

Le chien excité

Une consœur vétérinaire me racontait qu’un client a demandé à faire euthanasier son chien parce qu’il tirait sur la laisse. Le client avait l’impression qu’il avait tout fait. Il utilisait déjà un collier étrangleur. Elle a pris plus d’une heure en consultation avec le client et l’a référé à une technicienne en santé animale qui offre aussi des cours de maternelle pour chiens. Le chien a été sauvé. La douleur n’est pas bon professeur. Ce n’est pas du tout la bonne méthode. Le monsieur a appris à travailler avec un Gentle leader et, maintenant,  le chien est un bon compagnon.

Les jappements aussi peuvent être incompris. S’agit-il d’anxiété, d’ennui, de jeu ? Il faut en comprendre la cause et gérer l’environnement. Un de mes patients, un chihuahua, jappait quand il voyait des gens dans la rue. En plaçant tout simplement un collant givré à sa hauteur dans la fenêtre, le problème a été facilement résolu. Et je pourrais continuer à l’infini avec d’autres exemples.

N’attendez pas d’être au bout du rouleau

Il existe aussi des troubles de comportement chez les animaux comme chez les humains et même probablement de la maladie mentale. Votre médecin vétérinaire peut vous aider bien avant que vous pensiez à vous départir de votre animal. Offrez à votre animal ainsi qu’à vous le plaisir d’une relation saine et n’attendez pas d’être « à bout de votre rouleau » pour reprendre une expression de ma mère. Plus on intervient rapidement, plus le problème est facile à régler.

Pour les cas les plus complexes, il existe aussi des médecins vétérinaires spécialistes en comportement. Ce sont des professionnels. Ils ont fait cinq ans d’études pour obtenir leur doctorat en médecine vétérinaire (comme moi qui suis généraliste) et qui ont, par la suite, poursuivi leurs études par un internant d'un an et une spécialité de trois ans aux États-Unis ou ailleurs avant de se présenter au très difficile examen du BOARD. Seulement après, ils ont le droit de porter le titre de spécialiste en comportement vétérinaire. C’est vous dire combien leur aide peut être précieuse, dans certains cas.

Source image couverture : Unsplash
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