Je me suis souvent fait dire qu’un garçon ce n’était jamais prêt, mais ça devenait papa. Et bien dans mon cas, je pense que je suis un petit gars manqué, parce que je n’ai jamais eu l’horloge biologique qui m’appelait. Je n’ai jamais ressenti un besoin urgent de devenir maman. Cependant, je savais que je voulais une famille et à 30 ans et il était temps que je m’y mette. J’ai toujours attendu d’être avec un homme que je voyais comme le père de mes enfants et là j’y étais, je me trouvais à l’endroit où ma vie arrivait à un embranchement et je devais y sauter à pieds joints. Tout au long de ma grossesse, je me suis questionnée, je me suis demandée si j’étais prête, si j’allais être une bonne maman, si je n’étais pas plutôt une fille de carrière. J’ai eu ces questionnements durant les neuf mois, à tous les jours et même durant la nuit, souvent sous forme de terreurs nocturnes.

Source image : Geneviève Asselin-Demers

J’apprenais que j’allais devenir maman non pas d’un bébé, mais de deux. Est-ce que j’allais être capable d’allaiter des jumelles? Moi qui souhaitais plus que tout allaiter pour des raisons nutritionnelles, mais aussi pour la reprise du poids et tous les autres bienfaits de l’allaitement pour les bébés et pour la maman. Est-ce que ça allait être un coup dur pour le couple, alors que nous ne sommes ensemble que depuis trois ans? On me dit souvent que le deuxième bébé est toujours plus difficile pour le couple et nous nous allions en avoir deux en un coup. Est-ce que j’allais retrouver une certaine routine, pouvoir m’entraîner à nouveau?

Eh bien, chose certaine, peut-être que ces questionnements reviendront. Ils ne sont pas très loin dans ma tête. Ils vagabondent ici et là. Mais depuis que j’ai ces deux petits êtres dans mes bras, que je les berce, leur parle, les allaite et qu’elles me regardent, me donnent de petits coups de pied ou me font des petits sourires d’anges, toutes ces craintes s’effacent. Je retrouverai ma taille en temps et lieu. Je retrouverai ma routine quand j’en aurai une belle avec elles, entre les boire et le tirage de lait. Le couple se porte à merveille, on chérit ces petites amours jour après jour et l’amour que nous avons pour elles ne fait qu’amplifier celui que nous avons l'un pour l’autre.

Source image : Geneviève Asselin-Demers

Il est certain que lorsque je passe devant le miroir (toute nue parce que je passe ma journée sans vêtements) je me dis : OUFFFF! Ce n’est pas les six packs que je suis habituée de voir. J’ai une belle cicatrice de bord en bord de mon bas du ventre qui me rappelle que je suis maintenant maman. Mais je peux aussi dire que je suis fière, fière du cheminement que j’ai fait, fière d’avoir donné naissance à deux petites perles. Je travaille jour après jour à m’accepter et m’aimer et je sais qu’elles m’aideront dans ce cheminement de vie.

Ce n’est plus une question de ventre plat ou de critères stricts sur mon apparence physique, je me promène avec elles dans les bras et mon physique est pas mal plus loin dans la liste des priorités.

Je vous mentirais en vous disant que c’est histoire du passé de ne plus m'inquiéter sur mon apparence physique. Je ne serai certainement jamais totalement satisfaite et je n'aurais certainement jamais la même vision de mon corps qu'avant d'avoir mes jumelles, mais mes priorités ont changées.

Et vous, comment avez-vous vécu votre post-partum?

Source image : Geneviève Asselin-Demers
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