« Quand je vais être au Cégep, ça va être plus facile, au moins je vais étudier dans un domaine qui m’intéresse. »
Moi, 15 ans, jeune adolescente aux pensées utopiques, qui n’avait aucune idée à quel point elle était loin de la réalité.
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On ne peut pas prévoir qu’à un certain moment dans notre parcours, on fera face à une énorme remise en question. Qu’on ne sera plus en mesure de surmonter le stress quotidien et qu’on aura envie de tout arrêter, peu importe les conséquences. Que notre seul désir sera de pouvoir lâcher prise, et pour une fois dans sa vie, prendre une pause.
Décider d’arrêter les études et d’orienter ses projets différemment, ce n’est pas facile, ne serait-ce que concernant le regard de la société. C’est mal vu, d’être jeune et de faire autre chose que de s’éduquer dans un établissement scolaire. On nous perçoit comme des rêveurs refusant de se conformer à la normalité. Même pour nos propres parents, c’est une situation difficile à gérer. Ils veulent notre bonheur, mais ne sont pas toujours en mesure de comprendre que c’est exactement pour être heureux que nous avons fait ce choix. Ils sont la génération de la sécurité, alors que nous sommes celle de l’ambition. On ne peut pas leur en vouloir, au fond, ils veulent seulement nous voir réussir. Si seulement ils pouvaient réaliser à quel point l’expérience qu’on acquiert en dehors des bancs d’école n’est absolument pas comparable. Même avec un diplôme en poche, surtout dans les domaines qui sont un peu moins spécialisés, lorsqu’on arrive sur le marché du travail, on se rend compte d’un facteur trop souvent oublié : la réalité, ce n’est vraiment pas représentatif de ce qu’on apprend dans les livres.
On doit se mettre d’accord: Il n’y a PAS de parcours parfait. Arrêtons de nous référer au « chemin typique ». C’est une aberration. Cela a peut-être déjà existé, dans le temps où les choix de carrières étaient beaucoup plus restreints, mais ce n’est clairement plus d’actualité. Chaque personne est différente, dans ses succès comme dans ses échecs. Prendre une pause, c’est la meilleure décision que j’ai pu prendre à ce moment-là de ma vie. Pourquoi? Parce que j’en avais besoin, je me suis écoutée, simplement. À quoi bon continuer, si la motivation est inexistante, et si on se trouve dans une situation qui ne nous apporte que trop peu de positif? On devrait s’empêcher de penser à soi-même sous prétexte que ça fait peur aux autres de voir que certains ont du courage? Pour moi, c’est un refus catégorique.
Je n’insinue pas qu’il faille abandonner aussitôt qu’on se retrouve devant un léger inconvénient. La vie n’est pas toujours en notre faveur, et peu importe vos choix, vous aurez à être confrontés à des éléments négatifs. Tu ne décides pas d’arrêter les études car tu n’aimes pas étudier pour les examens, autant que tu ne démissionnes pas de ton emploi seulement parce que tu as de la difficulté à te lever le matin. Ceci étant dit, prenez le temps de vous poser des questions sur ce que vous faites. On a la fâcheuse tendance à se dire qu’on endure aujourd’hui, mais que ce n’est pas si grave car c’est dans le but d’être heureux plus tard. Breaking News: Plus tard, c’est aujourd’hui. C’est là. C’est toi, qui lis cet article. Ce sont les choix que tu fais à partir de maintenant.
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Prendre une pause, ça peut vouloir dire partir en voyage, comme ça peut être de prendre du temps pour se consacrer à sa passion, poursuivre des formations en ligne, faire du bénévolat, participer à une mission humanitaire, partir sa propre entreprise. La signification est autant diversifiée qu’il y a d’individus sur la planète. Une chose est certaine, ce moment de répit est un remède miracle pour se remettre en perspective et reconsidérer ses valeurs et ses intérêts. En réalité, l’objectif, c’est d’arrêter pour mieux repartir.
J’ai pris la décision d’arrêter dans l’optique très probable que je retournerais aux études. J’avais besoin de ce temps d’arrêt pour recentrer mes priorités, et c’est exactement ce qui s’est produit. Contrairement à quelques années auparavant, la motivation est au rendez-vous et je peux enfin dire que je m’accomplis dans ce que je fais, autant à l’université que dans ma vie personnelle. Et ça, croyez-moi, quand tu as passé des années à te chercher, c’est une victoire indescriptible.