J’ai commencé à fréquenter mon copain actuel quand j’avais 20 ans. J’en avais 21 lorsque nous sommes devenus un couple. Avant lui, j’avais eu quelques dates, assez pour les compter sur ma main, avec deux autres gars, mais je n’avais pas été en couple durant toutes les années qui ont précédé notre relation.

Dans les comédies romantiques typiques pour ados, la première histoire d’amour se déroule toujours au secondaire. Le personnage principal pense qu’il est minable puisqu’il n’a pas encore d’amoureux.se. En plus, ses pairs lui rappellent constamment. Tous les autres ou presque sont en relation. C’est le modèle de pratiquement tous les films de ce genre. Alors, oui, forcément, à un moment, je me suis demandée si j’étais normale de ne pas avoir vécu une telle expérience durant mon adolescence.

J’ai, bien sûr, eu quelques coups de coeur par-ci, par-là, mais, la plupart du temps, j’étais beaucoup trop gênée pour oser aborder l’autre en ce sens. J’ai également reçu quelques propositions, mais je me montrais honnête envers moi-même et envers l’autre. Si je ne ressentais pas d’intérêt ou que je ne voyais pas de connexion possible, je préférais ne pas planifier un rendez-vous et créer de faux espoirs à qui que ce soit.

J’ai donc passé mon secondaire célibataire. Bien que je rêvais parfois de vivre une belle histoire d’amour digne du cinéma, j’ai assez bien traversé cette étape. J’étais bien entourée par mes ami.es et ma famille, je ne ressentais donc pas un besoin absolu de trouver l’amour. Je me disais que chaque chose arrive en son temps, et que je devais être patiente. Malgré tout, vers la fin de mon secondaire, je me suis questionnée. Quand est-ce que ça va m’arriver à moi? Il m’arrivait de sentir se développer une émotion si grande dans mon cœur en imaginant des scénarios romantiques dans ma tête, qu’ensuite je vivais, pendant un bref instant, un mélange entre l'espoir que tout cela devienne réel et l'impression de passer à côté de quelque chose.

comédie romantique temps amour coupleSource image: Unsplash

Ç'a donc été, plus tard, durant mes deux années au Cégep, que j’ai eu mes premières rencontres. Une nouvelle excitation m’animait. J’étais stressée par les premiers baisers. J’écoutais les scènes d’amour en étudiant attentivement leur façon d’embrasser, parce que je voulais être bonne et prête. Le premier gars que j’ai fréquenté, c’est moi-même qui avait osé l’aborder. Après quelques temps, j’ai mis fin à cette histoire, parce que je réalisais que ce n’était pas ce que je cherchais. Même si je désirais expérimenter les joies d’une relation amoureuse, je ne voulais pas me presser et sortir avec le premier venu seulement pour dire que, moi aussi, j’étais en couple. C’était important de me respecter dans chacune de mes décisions.

Ma deuxième fréquentation, c’est lui qui a mis un terme à nos dates. Je me questionnais depuis quelques jours, moi aussi. Je m’entendais très bien avec lui et je le trouvais beau. Malgré tout, j’avais l’impression de le percevoir comme un ami, et donc de ne pas vivre les papillons qu’on vante tellement.

Il m’a donc fallu que je me rende jusqu’au milieu de mon parcours universitaire pour faire la rencontre de mon amoureux. Aujourd’hui, je me sens bien avec l’homme que je suis. Toutefois, il m’arrive encore de m’interroger à savoir si, ce que je ressens, ce sont ça les papillons, si c’est ça l’amour. Quand ces doutes-là montent en moi, je me sens privilégiée de pouvoir les lui communiquer sans gêne. On en discute, on se comprend, on se rassure, on trouve des solutions, on travaille. À chaque fois, mes doutes s’envolent. Et, quand je le regarde et que je sens mes yeux sourire, je me calme. L’amour, c’est une émotion propre à chacun.e. On a tous notre façon de la vivre. Je suis heureuse d’avoir attendu pour être dans une relation qui me sied comme celle-ci : une relation d’écoute, de confiance, de rire et d’amour.

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À toi, chère lectrice et cher lecteur, je veux te dire que c’est correct de prendre son temps. Je le sais que tous les modèles autour de toi te montrent que tu dois vivre telle expérience à tel moment, mais la seule personne à qui tu dois te fier pour ce genre de décision, c’est toi-même. Les histoires des films sont romancées et ne dégagent pas une réalité universelle. Quand j’ai pris le temps de parler d’amour avec certaines personnes de mon entourage, j’ai appris que je n’étais pas la seule dans ma situation. Crois-moi, tu peux aussi être heureuse avec toi-même. Prends ce temps pour apprendre à t’aimer toi. Fais-toi confiance, et ne te presse pas inutilement. L’amour viendra ensuite, et il sera beau et bon. Si tu t’assures de te respecter avant tout et si tu prends le temps de t'écouter, tu sauras juger si cette relation te convient.

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