On va se dire les vraies affaires, une première date c’est pas difficile. Mais avec de l'anxiété, c’est tout ce qui vient soit avant ou après qui est angoissant. Les mille et une tenues qu’on essaie sans succès, les phrases qu’on imagine dans nos têtes pour s’assurer d’avoir des sujets de conversation, les pep talks de nos meilleurs amis qui essaient de nous convaincre de ne pas annuler à la dernière minute... Je ne peux pas être la seule que ça angoisse autant.
Puis, si c’est pas ça, c’est après. Soit ça s’est vraiment mal passé puis on se met à chercher quelle est la meilleure excuse pour ne plus les revoir, ou alors on capote parce qu’on repasse en boucle toute la soirée en se demandant si on a tout gâché, si on s’est humiliée. Ou encore, au contraire, ça s’est TELLEMENT bien passé qu’on veut les revoir ASAP mais on a peur de les effrayer, peur de dire comment on se sent réellement, peur de mal paraître, peur, peur, peur de tout. GRRRR.
Source image: Ludovie L. Beaudoin
Eh bien, hier, j’ai eu une première date et en un mot: Wow. Tout s’est si bien déroulé, j’ai ri comme une folle, on a passé des heures ensemble sans voir le temps passer, comme une vraie scène de film. Personnellement, j’ai adoré. Mais encore une fois, l’anxiété s’en mêle comme un petit diable sur mon épaule et la question surgit: Est-ce que c’était réciproque?
Et maintenant, quoi?
Ce qui est difficile pour moi, quand je rencontre des gens, peu importe les circonstances, c’est que j’imagine toujours le pire. Je suis très pessimiste, malgré moi. Et, plus souvent qu’autrement, j’assume que les gens m’ont détestée quand ils m’ont rencontrée. Je sais, c’est un peu extrême, mais c’est plus fort que moi, c’est mon anxiété qui fait des siennes. Alors, si je voulais arriver à sortir de chez moi, j’ai eu à travailler sur ce trait de caractère. L’accepter, mais réaliser son absurdité.
Je crois fortement que c’est la seule chose qu’on peut faire avec ce qu’on aime moins de notre personnalité. L’accepter. Évidemment, on peut toujours devenir de meilleures personnes, travailler sur nous-même, essayer d’être des gens profondément bons. Ce que je veux dire, c’est que si tu veux travailler sur certains aspects de ta personnalité, go for it babe, mais ne change pas qui tu es au fond et surtout, donne-toi le temps et le droit d’y aller à ton rythme. Chaque chose vient en son temps.
On en revient donc enfin à la question: Est-ce que c’était réciproque? J’ai passé une excellente soirée, en excellente compagnie, mais une fois rentrée chez moi, et après avoir fini de rigoler comme une adolescente qui a un coup de coeur, l’angoisse commence. Je me dis que c’est certain que l’autre ne se sent pas comme moi. J’ai envie de lui écrire, d’organiser la prochaine rencontre, de lui rappeler des blagues qu’on s’est dites durant la soirée, de lui parler tout simplement. Mais une petite voix me dit de ne pas le texter, de ne pas paraître trop intense, ou trop investie, de ne pas lui faire peur. Une petite voix me dit que les sentiments ne sont pas les même pour l’autre personne, et que je devrais jouer la hard to get ou de faire toutes sortes d’autres conneries qui me rendraient plus attirante.
Source image: Unsplash
La société nous a fait croire qu’en tant que femmes on devait agir d’une certaine manière pour être intéressantes, et c'est de la bullshit, pardonnez mon langage, mais j’en ai marre. Si tu veux lui écrire: écris lui. Si tu veux jouer le jeu: joue, ma chum. Si tu veux le/la voir tous les jours: GO. Si tu veux rencontrer plusieurs personnes en même temps: vas y, mets pas tous tes oeufs dans le même panier (tant que c’est fait respectueusement). Si tu veux rester célibataire et avoir quinze chats: c’est seulement toi que ça regarde, moi je dis fais le.
Donc, en résumé...
Tous ces conflits internes, ces sentiments, ces angoisses que tu as, bien qu’ils soient valides, ils sont ridicules. Désolée du manque de tact, mais c’est vrai. Tu as le droit d’avoir peur, moi aussi j’ai peur. J’ai beau écrire des textes sur l’amour et sur la vie comme si j’en était experte, je ne le suis pas, je n’ai aucune idée ce que je fais, mais j’ai confiance en mon instinct et tu devrais aussi. Puis je ne parle pas du diable sur ton épaule, je parle de ton instinct, ton gut feeling. Il sera souvent beaucoup plus rationnel que toi, et il aura rarement tort.
C’est normal qu’on se sente comme ça parce que c’est ça que ça fait l’anxiété, ça mélange les émotions, ça les amplifie. Dans ce cas-ci, habituellement, les gens voient ce stress comme du carburant, ou des papillons dans le bas de leur ventre, nous, on le voit comme des abeilles en furies dans notre tête, ou des chaines autour de nos chevilles.
On m’a dit que mes textes devaient avoir une morale, alors la voici: je te promets que si tu ignores les abeilles et que tu parviens à faire ce que toi t’as réellement envie de faire, tu vas t’aimer un peu plus à chaque fois. Et ce sera plus facile aussi, un peu plus à chaque fois.
Source image: @romain1sndfois de Ludovie L. Beaudoin