Des excuses
« Ce n’est pas grave, au moins les produits sont québécois », « c’est son droit, c’est son commerce », « c’est d’origine anglaise, c’est pour ça », « c’est créatif, ça ne fait pas de mal à personne », « ce ne sont pas un ou deux mots en anglais qui vont nuire », « c’est la langue universelle, reviens-en ». Des excuses comme celles-ci on en entend abondamment lorsque l’on tente de promouvoir l’adoption d’un affichage et d’un service 100% francophone dans une province qui a pourtant comme langue officielle, le français.
Non, il n’y a pas mort d’hommes lorsque tu donnes un nom anglais à ta bière, à ton magasin ou encore à ton restaurant, mais de façon volontaire ou non, tu contribues à la lente disparition du français au Québec.
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Un petit brin d’histoire
Il faut remonter aussi loin qu’en 1754, au déclenchement de la guerre de la conquête, opposant les Français et les Britanniques, pour comprendre l’importance de la défense de la langue française au Québec dans un Canada majoritairement anglophone, dans une Amérique du Nord majoritairement anglophone. Il faut se rappeler que pendant les siècles qui ont suivi la capitulation de Québec, les Anglais qui gouvernaient en Nouvelle-France et par la suite au Canada ont tout fait pour assimiler la minorité francophone d’Amérique. L’éducation se faisait en anglais, le travail se faisait en anglais, le commerce se faisait en anglais… L’anglais était partout! Nos ancêtres se sont réunis en catimini afin de continuer à éduquer leurs enfants en français, ils se sont battus pour que le français ne disparaisse pas, ils ont donné leurs vies pour la défense de la langue française, afin que notre peuple ne sombre pas dans l’oubli. Nos patriotes ont été pendus. Enterrés à Montréal. Déterrés par les Anglais et répartis un peu partout, mais ça les Anglais aiment mieux ne pas en parler. Nos ancêtres ont lentement repris une place sur la scène gouvernementale et législative, afin que les droits des Français au Québec soient respectés. Ils ont résisté aux trop nombreuses tentatives d’assimilation des anglophones. Ils ont même réussi à faire adopter une loi qui définit les droits et les obligations linguistiques des Québécois et des Québécoises, charte qui est encore vilement contestée par les anglophones au Canada.
La bataille continue
La lutte pour la défense et la promotion de la langue française est loin d’être terminée. Tout récemment, j’ai dû aller chercher ma conjointe à l’hôpital où elle a majoritairement été soignée en anglais. Nous nous sommes arrêtés dans un Tim Hortons près de là, afin d’aller chercher un café et quelque chose à manger, vue l’heure tardive. La jeune femme derrière la caisse m’a accueilli en anglais, première erreur. Je me suis adressé à elle en français afin qu’elle comprenne que je désire être servi en français. Elle a continué à me parler en anglais, deuxième erreur. J'ai persisté à m’adresser à elle en français. Elle est alors devenue méprisante et impatiente à mon égard, troisième erreur. Mon erreur à moi; ne pas avoir rebroussé chemin en lui reflétant qu’elle a l’obligation de me servir en français.
Chaque petit geste compte
Force est d’admettre qu’il faut continuer à faire la promotion du français, partout au Québec. Il faut le parler haut et fort, partout au Québec. Il faut dénoncer le service à la clientèle en anglais, partout au Québec. Il faut dénoncer l’affichage en anglais, partout au Québec.
Ainsi, afin que les efforts de nos ancêtres ne soient pas vains, il faut que l’ensemble des Québécoises et des Québécois mette l’épaule à la roue pour se sortir de cette lente assimilation qui a déjà débuté. C'est une responsabilité collective.
Pour formuler une plainte en lien avec un service ou un affichage en anglais, dirigez-vous sur le site de l’Office québécois de la langue française.
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