La dernière année m’aura été, encore une fois, d’un grand apprentissage. J’ai appris sur la vie, sur les relations, sur la sagesse, sur les épreuves et sur la mort.
Je travaille auprès des aînés. Un emploi qu’on qualifie toujours par le don de soi, l’humanité et la générosité. En parallèle, on nous demande de ne pas trop nous attacher. De garder une certaine distance avec ses gens que nous côtoyons tous les jours. La réalité est que certaines personnes nous quittent. Ils n’en sont pas au début de leur vie, mais plutôt dans les derniers kilomètres de celle-ci.
Source: TheatrumMundi
On s’attache, puis un bon matin ils ne sont plus là. Une réalité qui me perturbe une perte à la fois. Est-ce moi qui suis trop sensible ? Fort probablement. C’est pourtant un prérequis dans le domaine d’être une personne empathique et dévouée à aider autrui. Difficile de jongler entre ses deux extrêmes.
Plus les mois passent et plus j’apprends à connaitre certains d’entre eux. Je connais leurs caractères, ils s’ouvrent à moi, me racontent leur histoire de vie, on partage de super moments ensemble et même parfois on se lie d’amitié ! Difficile ensuite de rester froide suite à l’annonce d’un décès d’un être auquel on s’était attaché malgré nous.
Je suis auprès d’eux 40 heures semaines. Je passe plus de temps avec eux qu’avec ma famille et j’ai partagé plus de moments en leur compagnie en une seule année qu’avec mes propres grands-parents depuis fort longtemps. C’est même parfois troublant de réaliser à quel point je les connais alors que je n’en sais probablement pas autant sur ceux dont je suis liée par le sang.
J’aime me dire que je leur ai apporté un peu de joie et de répit. Mon rôle à moi, c’est de les accompagner, les divertir et peut-être faire oublier les quelques maux que le corps peut laisser sur son passage au fil du temps. De mon côté, je n’en retire que de doux souvenirs et beaucoup beaucoup de leçons de vie.
La plus grande richesse lorsqu’on meurt c’est certainement la marque que nous aurons laissée dans la vie de ceux qui restent. De savoir qu’on continue à exister d’une certaine façon à travers eux.
« When someone you love becomes a memory,
The memory becomes a treasure »