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Bon tu viens sans doute de lire mon titre et tu te dis : LOL on est encore en plein dedans ma belle. Autant dans la Covid que la quarantaine. Oui ok, je le sais. Je suis plus qu'au courant. La deuxième vague m'a frappé encore plus fort qu'une claque de Mike Tyson entre les deux yeux. Et j'imagine (j'en suis sûre), qu'à toi aussi.
Non mais est-ce que ça va finir par finir cette pandémie-là? Que je puisse enfin reprendre le cours d'une vie normale. N-o-r-m-a-le. NOOOOOORMALE (!!!). NoRmALE. J'ai beau le répéter encore et encore dans ma petite tête, mais la normalité après une pandémie mondiale de cette ampleur-là, c'est supposé ressembler à quoi? La réponse est : Je n'en ai aucune idée. Et je suis sûre que toi non plus.
J'ai l'impression qu'autour de moi, tous ceux que je côtoie se sont passés le mot et se sont dits: vite, vite, vite, rattrapons le temps qu'on perd et : faisons des bébés (!!!). Achetons-nous une maison et faisons des bébés! Lâchons l'école pour trouver un emploi stable, et, FAISONS DES BÉBÉS. Je capote. Moi tout ce que j'ai accompli durant la quarantaine, c'est un nouveau record personnel de temps dans le domaine : enfilage de sac de Doritos (!!!). Et aujourd'hui, du haut de mon petit 21 ans (qui à ce jour me semble vraiment plus imposant), je me demande si je suis encore dans le bateau. Dans le train de la vie. Dans le troupeau quoi. J'ai l'impression que j'étais là, à faire la fiesta en toute insouciance, avec le reste du monde, et qu'on m'a soudainement jeté en bas du yacht. Même pas droit à un adieu, même pas droit à un simple, un tout petit byebye. J'ai le feeling de ne plus faire partie de la liste des invités et que personne n'a cru bon de m'en parler. Tout bêtement, moi je continue ma vie, je me pointe ici et là comme à l'habitude, ne sachant pas que tout a changé, alors que tout est différent, TOUT (!!!). Je n'ai pas dû comprendre le principe de la quarantaine. Moi qui pensais que c'était pour ne pas attraper la Covid, en fait, c'était des complots de création de bébés. Des concours de celui qui en a le plus, arrivé au déconfinement.
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Sérieusement, est-ce que l'on a sauté une seule année ou bien quarante? Je me trouve dans Retour vers le futur? J'ai hiberné et je ne suis pas au courant? J'ai passé (encore) tout droit sur ma sieste? Mon réveil n'a (encore) pas sonné?
Comment se fait-il que mes ami.e.s aient maintenant tous un ou des enfants? Dites-moi, ils viennent d'où ces bébés-là?! Est-ce qu'il y a un jardin communautaire de bébés à donner? Parce que si oui, moi aussi je vais aller m'en chercher un (!!!). Et ça tombe bien parce que j'ai besoin de carottes. Et de petites patates. Plus sérieusement, je suis plus qu'heureuse pour tous ces proches qui fondent aujourd'hui une belle famille. Mais je ne peux pas m'en empêcher, m'empêcher de freaker un tout petit peu (beaucoup à vrai dire). Pas auprès d'eux, mais auprès de moi, parce que j'ai dû manquer un méchant gros chapitre du livre de l'année 2020. J'ai manqué le : 1,2,3 à GO on fait un flo. J'ai manqué le feu vert. Moi j'ai passé sur une rouge, ou peut-être même deux. J'ai pas compris le principe.
J'ai l'impression que tout va si vite depuis le début de la première quarantaine. Chaque jour, c'est du nouveau. Et le lendemain, du renouveau. Tout change. TOUT (!!!). Les règles, les lois, les normes. Les ami.e.s, les amours, l'avenir. Le possible, l'impossible. Et...LES BÉBÉS. Désolée, mais sapristi. Peut-être qu'au fond, c'est parce que j'aimerais ça, moi aussi. Mais. Il y a un mais. Un gros même. Il manque une variable cruciale à mon équation : le petit copain. Et ce n'est pas près d'arriver. D'autant plus que je suis encore moi-même un enfant. Un vrai bébé. Qui rote, qui pète, qui pleure, qui bougonne. Ouf, finalement je n'en voudrais pas. Pas tout de suite. Pourquoi? Parce que je ne suis vraiment, mais vraiment pas prête à cela. Ni même rendue à ce stade de ma vie. Mais eux l'étaient. Et c'est bien correct comme ça.
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C'est juste que récemment, j'ai appris qu'on annonçait probablement une 3ième, 4ième et peut-être même 5ième prochaines vagues de reconfinement. J'imagine que ça va devenir comme annoncer la pluie à la météo. « Aujourd'hui à la météo, il y aura quelques orages en vue, une éclaircie vers midi, ainsi qu'une vague de confinement de 18 à 21 heures. N'oubliez pas votre parapluie, votre sac de chips et le plus important : votre télésérie. » Je me suis vraiment mise à capoter. Littéralement. Est-ce que je vais me retrouver avec des ami.e.s qui ont une équipe de Baseball à elles seules? Mon club de sacoches va se faire des tournois de Foot, famille contre famille, 5-6 jeunes par équipe? Pis moi, moi je vais être là, toute seule. Je vais faire quoi, distribuer l'eau?
J'ai l'impression de ne pas avoir compris les règlements de la partie. Je me retrouve en panique, parce qu'encore une fois, je n'ai pas bien écouté les instructions du début. J'exagère peut-être, mais je le feel vraiment comme ça. Je feel croche un peu. Je feel croche pas mal. J'ai peur. Peur de m'être trompée en quelque part. Peur d'être la seule à être tombée en bas de ce bateau au cours de cette pandémie.
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