D’autant que je me souvienne, j’ai toujours adoré cette expression « avoir un polichinelle dans le tiroir », qui signifie être enceinte. Elle est comique, peu commune, un poil grossière mais tellement parfaite. Pour la petite histoire, Polichinelle, veut dire poussin et c’est un personnage que l’on retrouve dans la Comedia dell’Arte.
Mon cœur souvent frissonne quand je vois les femmes se battre pour faire entendre leur voix, se battre pour des causes qui leur semblent justes et véritables. Je ne me vois pas vivre une vie vide de sens, sur laquelle je me retournerais, en me disant « je regrette de ne pas avoir pu poser ma pierre à l’édifice du droit de chacun à s’exprimer librement, dans le respect des autres.» Ma vie trouve son sens dans la libération de la parole, des mots, des tabous, des choses qui dérangent parfois.
Je suis sans gêne dans mes mots, un peu crue parfois et je l’assume. Cela ne me dérange pas de partager ouvertement des choses qui peuvent sembler privées pour d’autres, tant que cela me permet de libérer mon cœur, et d’aider d’autres personnes à se sentir moins seules dans leur souffrance.
Aujourd’hui, je souhaite donc donner la parole aux femmes et aux hommes, que chacun puisse s’exprimer librement sur ses ressentis, que chacun puisse s’inspirer des échanges sur le vécu des uns et des autres dans toutes les phases de la périnatalité : de la conception de l’enfant, lors de la grossesse, et jusqu'à la naissance de l’enfant.
Toutes ces choses dont on ne parle pas encore assez et qui pourtant mériteraient qu’on en parle plus ouvertement:
- la dépression post-partum de la mère aussi appelé « baby blues »,
- la couvade du père,
- le deuil périnatal après IVG, IMG et fausse couches précoces ou tardives, les situations d’infertilités prolongées,
- les dénis de grossesses,
- l’interruption volontaire de grossesse réalisé,
- le diagnostic anté-natal ou post-natal d’une anomalie fœtale,
- les difficultés à allaiter son enfant à la naissance,
- les difficultés à gérer le sommeil de son enfant à la naissance,
- les difficultés d’attachement entre les parents et l’enfant...
Lorsque j’ai vécu ma première fausse couche, la seule chose qui apaisait mon chagrin était de lire les témoignages d’autres personnes qui avaient vécu la même chose, de voir que malgré l’épreuve qu’elles vivaient, elles étaient toujours bien debout, qu’elles avaient réussi à aller de l’avant et à garder espoir. L’autre chose qui me soulageait était d’écrire, d’écrire et d’écrire encore et encore.
Alors, c’est à mon tour de tendre la main à d’autres personnes pour leur donner la chance de lire, d’écrire, de garder espoir en la vie.
Pour que chacun ne se sente plus seul.
Pour donner davantage la parole aux femmes et hommes sur leur vécu en tant que parents, j’ai donc fait le choix de créer une page Instagram qui portera le nom de « Polichinelle dans le tiroir ». Sur cette page, des témoignages seront partagés, des histoires seront écrites, des morceaux de vie seront lus, de manière anonyme si besoin, afin de sensibiliser sur les difficultés liées à la périnatalité.