Il serait difficile de dire que la communication n’est pas un élément essentiel aux relations humaines. On nous encourage à dire notre opinion au travail, on nous encourage à parler pour éviter les conflits avec nos proches et on nous dit de placer la communication au centre de nos relations amoureuses. Il faut communiquer nos besoins, nos émotions, nos frustrations, nos joies, nos craintes… mais qui a dit que le silence ne pouvait pas faire l’affaire?
Nous sommes très souvent confrontés à la pression.
La pression que l’on se met à soi-même ainsi que celle qui nous vient du monde dans lequel nous évoluons et à force de prôner la communication dans toutes les sphères de notre vie, j’ai parfois l’impression que nous devenons obligés de parler. Même s’il peut être mal vu de choisir de se taire, nous devrions tous avoir le droit d’opter pour le silence, lorsque c’est ce qu’il y a de mieux pour nous. C’est vrai qu’il nous arrive tous d’avoir besoin de parler, mais il devrait aussi pouvoir nous arriver d’avoir besoin de se taire.
La plupart d’entre nous sont de nature curieuse.
Nous nous intéressons aux personnes qui nous entourent et nous voulons savoir ce qu’elles ressentent, mais cette curiosité doit s’arrêter lorsqu’elle franchit la limite de ce qui ne veut être dit. Personnellement, mes humains préférés sont ceux qui m’acceptent dans le silence sans trop me questionner. Ils s’assurent que j’aille bien, mais ils n’ont pas besoin de savoir tout ce qui me traverse l’esprit. Ils s’assurent de rester proches sans m’empêcher de m’éloigner et lorsque j’ai envie d’être découragée en silence, ils s’assurent de m’encourager sans bruit.
Il semblerait qu’il faut communiquer au JE, mais peut-être que nous devrions également écouter au TU.
À quoi sert de communiquer en ne parlant que de soi si l’autre personne écoute en ne pensant qu’à elle? Nous sommes trop souvent centrés sur nos propres émotions et nous avons de la difficulté à entendre que celles des autres peuvent différer. Ce n’est pas parce que l’autre ne pense pas comme nous qu’il s’agit nécessairement d’une personne compliquée. Demander à une personne de parler sans vraiment prendre la peine de l’écouter… c’est tout sauf communiquer. Lorsque l’on dit à quelqu’un parle-moi nous devrions surtout vouloir dire que je t’écoute et lorsqu’une personne nous répond en silence, nous devrions tout autant l’écouter.
Peut-être que si nous arrivions tout simplement à écouter le silence, nous serions en mesure de comprendre que certains mots n’ont pas besoin d’être dits. Continuons d’encourager la communication sans pour autant obliger les gens à parler.
Image de couverture de Kristina Flour