Cette semaine, pour votre pause culturelle, je vous transporte dans l’Univers de Caligula, l’empereur romain qui fut assassiné après trois ans de règne tyrannique. Il méprisait son propre Sénat, torturait ses sujets, fréquentait les bordels, bref, c’était un homme charmant.
J’ai assisté à la première de la pièce de théâtre, Caligula, d’Albert Camus, au Théâtre du Nouveau Monde. Je pourrais simplement résumer en disant qu’il y a eu trois rappels sur scène. La salve d’applaudissements ne faisait que croître avec les minutes. Je fus l’une des premières à m’éjecter de mon siège pour applaudir à tout rompre.
Source: TNM
Mais, nonobstant l’acclamation du public, je vous suggère vivement d’aller voir cette pièce. Albert Camus ne fait pas que nous confronter avec la cruauté de cet empereur, laquelle n’est que le résultat d’une prise de conscience cruciale : l’homme est seul contre un monde où il n’y a aucun espoir. Après la mort de Drusilla, son amante et sa sœur, Caligula n’a qu’une vérité. «Les hommes meurent et ne sont pas heureux.» Il devient alors un monstre sans pitié. Caligula se proclame dieu. Il n’y a plus aucune entrave à sa liberté. Camus aborde ici les limites de la liberté absolue. Pourquoi ne pourrais-je pas faire ce que je veux puisque je suis empereur?
Une question drôlement d’actualité avec l’autre président de l’autre côté de la frontière…
Benoît McGinnis livre une performance remarquable du début à la fin. Non, ce n’est pas un Caligula imposant, musclé, avec une voix de ténor. Il n’en a même pas besoin. Sa présence, son charisme, ce qu’il est, nous suffit à le craindre. Il est impressionnant, entouré des membres de son Sénat qui le craignent et l’aiment à la fois. Les autres membres de la distribution rendent bien le change. Vous prendrez le parti de l’un d’entre eux face aux malheurs qu’ils subissent en silence. Auront-ils le courage d’aller jusqu’au bout et de tuer l’empereur pour faire cesser cet état des choses?
Source: iusmm
René Richard Cyr assure la mise en scène. Il parvient à rendre une histoire vieille de près de 2000 ans, près de notre réalité. Étonnant comment l’Histoire semble se répéter. Les modes changent, mais les dictateurs restent…
Le spectacle se poursuit jusqu’au 13 avril au Théâtre du Nouveau Monde. Réservez vos billets!