Le lendemain de la marche pour le climat, à laquelle j’ai assisté, je me fais interpeller par un homme à propos de mon habillement. Le quinquagénaire m’indique que le manteau que je porte est très polluant à produire. Il me nargue sur mon morceau et le fait que je suis allée à la manifestation. Pour lui, il s’agit d’une énorme contradiction.
Ledit Monsieur possède une motoneige, un pick-up, une moto, recycle peu et passe son temps à se plaindre de ceux qui commandent en ligne. Pour lui, l’avenir est une fatalité.
Mon cher, ce manteau ne m’appartient pas. Je l’ai emprunté à ma sœur. Vois-tu ces gros trous? C’est dû à l’usure. Dans ma famille, on utilise les objets jusqu’à leur fin. Lorsque c’est possible, on les répare même!
Je ne suis pas parfaite. C’est quasi infaisable de changer mes habitudes de consommation et de ne plus produire de déchets. Je recycle, je fais du composte et j’incite mes amis à en faire de même. J’achète dans des friperies, j’effectue en grande partie mon épicerie dans des magasins en vrac ou dans une fruiterie qui récupère la marchandise qui n’est pas assez belle pour être mise dans l’établissement commercial où tu fais probablement tes commissions. J’ai réduit ma consommation de viande, j’évite la nourriture victime du suremballage et je regarde pour des produits du Québec.
Pourquoi ça te dérange que je ne sois pas écolo à 100 % ?
C’est si facile de pointer du doigt. Au lieu d’accuser, ne serait-ce pas plus bénéfique de m’indiquer comment je peux améliorer mes choix? Pourquoi ne pas travailler dans un but commun? Je sais bien que tu saisis les enjeux des changements climatiques. Allons dans le même sens plutôt que de nous diviser. Il aurait été si simple de m’informer qu’il y a d’autres options de vêtement d’extérieur. Il aurait aussi été facile de me poser des questions pour comprendre pourquoi je portais sur le dos cette journée-là un manteau complètement différent que celui que j’enfile habituellement.
Se plaindre, c’est enfantin. Trouver des solutions, c’est ce qui donne une maturité à ta pensée. J’en conviens qu’il ne sera pas simple de changer ce vieux pli, tout comme je tente de modifier mon mode de vie polluant. Pourtant, j’ai dans l’espoir que nous sommes nous deux des personnes intelligentes qui possédons une grande force de caractère nous permettant d’atteindre les buts que nous nous fixons.
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Changer, petit à petit
Si les sceptiques des changements climatiques se font de plus en plus rares, il y a encore ce groupe qui croit qu’il n’y a plus rien à faire pour la planète. Ce à quoi je répondrai, si justement on approche de la fin, ne serait-ce pas bien d’au moins économiser quelques années de plus?
On commence par une habitude que l’on veut remplacer et qui est à portée de main. Puis, on y va étape par étape. Par exemple, si l’on pense à la nourriture, on peut amorcer avec le fait de choisir des produits de notre région. Ensuite, il est possible de diminuer la consommation de viande. L’autre phase pourrait être de ne plus acheter la bouffe qui est emballée individuellement. Ainsi de suite, on peut faire un gros impact si l’on regarde le travail dans son ensemble à la fin d’une année.
J’espère que lors de notre prochaine interaction, nous serons en mesure d’être plus productifs en réfléchissant à une façon de résoudre le foutoir dans lequel l’humanité s’est plongée.