On entend souvent dire à quel point c’est important d’être soi. D’être authentique. De ne pas se laisser freiner par ses peurs. D’oser sortir de sa zone de confort. De se foutre de l’opinion des autres. De vivre en fonction de ses désirs.

C’est bien beau tout ça. Mais personnellement, je n’y arrive pas tout le temps.

Premièrement, une chose importante à savoir, c'est que je suis hypersensible. Eh oui, je fais partie du 20% de population qui vit avec les émotions en montagne russe tous les jours. Et crois-moi, ce n’est vraiment pas toujours évident. Une journée, je peux totalement assumer ce trait de personnalité qui fait partie de moi depuis toujours, et même en être fière. Fière de toujours arriver à exprimer ce que je ressens et ne jamais accumuler de colère, de haine, de tristesse ou toute autre émotion pas cool. Mais d’autres jours, j’aimerais vraiment ça ne plus rien ressentir du tout.

Des fois, ça peut être ben cute d’être hypersensible. Être full émue devant une scène de film émouvante ou exploser de joie à l'annonce d’une bonne nouvelle.

Ça, ça ne dérange personne.

femme seule peine difficultéSource image: Unsplash

Mais très souvent, hypersensibilité rime aussi avec susceptibilité. Une remarque blessante, un ton bête ou trop sec, un commentaire désobligeant, ça c'est le genre de chose qui m'atteint x1000, fois un million même. Et qui me fait énormément de peine. Même quand c'est supposé être de l'humour. Quelqu'un qui me dit en blague « Voyons Nat, t'es dont ben nulle!», non seulement je n’arrive pas à trouver ça drôle, mais ça a surtout l'effet d'un coup couteau dans le coeur.

Pis l'affaire, c'est que les émotions moins le fun comme la tristesse, quand elles décident de venir m’habiter, c’est pour du long terme. Elles ne se prennent pas un bail d’un mois pour ensuite repartir ailleurs. Oh non. Et c’est pas tout, elles sont bruyantes en plus. Visiblement, elles sont tellement confortables et se sentent tellement à l’aise à l’intérieur de moi qu’elles agissent en se foutant un peu des autres. Peu importe que je pleure pendant des heures parce que quelqu’un m’a fait un commentaire blessant. Ils subiront ma peine, les autres, on s’en fout. C’est ça qu’elles se disent.

Dans ces moments-là, je peux te jurer que ce sont vraiment mes émotions qui me gèrent. Je perds totalement le contrôle de moi. Et c’est très déstabilisant.

L’autre chose qui fait que je n’arrive pas toujours à accepter d’être moi, et qui entre directement en conflit avec mon hypersensibilité, c’est que j’ai constamment peur de déplaire. BOOM. Ça y est, je l’ai dit. Ben oui, à 33 ans, l’opinion des autres compte encore beaucoup pour moi. Pis ça, c’est un problème.

Ça veut donc dire que quand je vis quelque chose de très intense, que je me remets en question (ce que je fais (trop) souvent) et que j’ai énormément de peine, eh bien en plus de moi-même souffrir de la situation, je me mets à la place de ceux qui m’entourent (parce que hypersensibilité rime aussi avec empathie extrême) et qui subissent ma peine sans le vouloir. Et je souffre doublement.

Un non-sens tu dis? En effet.

Mais là, j’en ai marre. Et j’ai décidé que c’en était assez. Je veux m’assumer pleinement, me construire une belle estime de moi solide, mieux gérer mes émotions, mais en me sentant tout de même libre d’être moi et arrêter d’avoir peur. Peur d’avoir mal, peur de ce que les autres vont penser, peur de déplaire.

J’ai longtemps pensé que je pouvais travailler là-dessus seule. Mais je me rends bien compte que ce n’est pas possible.

fleur grandir changer maturitéSource image: Unsplash

C’est pour ça que j’ai décidé d’entreprendre prochainement des séances d’hypnothérapie. J'ai déjà essayé ça dans le passé et j’ai adoré. On va directement à la source du problème : dans le subconscient. On travaille à briser les vieux patterns qui nous habitent depuis longtemps et dont on n’a même pas conscience qu’ils sont là. Honnêtement, j’ai vraiment confiance en cette pratique et je me dis que de toute façon, rendue où j’en suis, je n’ai rien à perdre.

Hier et aujourd’hui, c'est plate à dire, mais je me suis sentie coupable d’être moi. Mais j’ai confiance que demain, après-demain et les jours d’après, je vais plutôt être fière de cette femme qui a décidé qu’elle s’aimait assez pour guérir enfin de ses blessures.

Cette femme qui s’assumera à 100%, avec ses forces et ses faiblesses. Cette femme qui ne vivra plus dans la peur.

Et surtout, cette femme qui brillera un peu plus chaque jour.

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