Se décrire… Tâche qui aura toujours été pour moi plutôt complexe même dépassé le stade de l’adolescence.

Durant le secondaire, c’est plutôt simple. Malgré la recherche identitaire flagrante des jeunes adultes qui t’entourent et tentent en vain de sortir du lot, chacun porte son étiquette. On est alors indirectement associé à un certain groupe social ; une « gang ». Tu es joueur de hockey, une jolie fille, plutôt timide, un nerd peut-être, mais tu es tout de même un individu parmi une masse. Tes habitudes sont semblables à celles de ton groupe d’amis puis ça te convient puisqu’on ne t’en demande pas plus. On n’en attend pas plus de toi non plus.

Lors de mon secondaire, je n’ai jamais eu de groupe d’amis stable. Je divaguais sans cesse entre les jolies filles, celles de party, les book addict, les gamers ou les nerds, car jamais je ne me suis sentie à ma place dans un groupe en particulier. Les jolies filles accordaient trop d’importance à leur statut, la gang de party sortait trop fréquemment, les book addicts étaient trop calmes, les gamers trop renfermés et les nerds… Trop nerd.

Au fil des années, j’ai tenté en vain de me conformer, d’être comme tous celles qui m’entouraient ; casée dans une boîte.

Puis, je me suis rendu compte que je n’y arriverais pas.

Se décrire a toujours été un fardeau pour moi. Pour faire court, je me qualifierais de parfaitement imparfaite.

fille imparfaite belle

Source de l'image : Unsplash

Je suis le stéréotype féminin des memes Facebook. Pas trop grosse, ni trop mince, des cheveux ni longs, ni courts et ma petite taille me permet de porter n’importe quel vêtement trop grand. Je n’ai rien d’extraordinaire, je suis une fille de 5’1 et demie un peu « motté ».

La plupart du temps, je sors de chez moi en pyjama, avec un chignon et mes crocs préférés enfilés aux pieds afin d’aller faire l’épicerie un dimanche soir au IGA du coin. Je peux passer 12 heures en ligne à écouter Netflix en prenant des pauses seulement pour me faire réchauffer des lunchs de la veille ou alors pour courir jusqu’aux toilettes afin de retourner m’emmitoufler au plus vite. Il m’arrive de gamer jusqu’aux petites heures du matin en sortant les pires conneries pas imaginables à mes chummey de gars parce que mon cerveau est beaucoup trop fatigué, mais que je ne me résigne pas à aller me coucher.

J’ai ma petite routine : je vais à l’université, j’ai un travail que j’adore, j’ai quelques bons amis avec lesquels il m’arrive de sortir, mais rien ne peut égaler le confort de mon lit douillet. On peut dire que j’ai un caractère de merde, un petit air grognon qui cache un sourire mal assumé en coin, une fausse habileté à ronchonner pour avoir ce qui me plaît. J’ai beaucoup de qualités, comme j’ai tout autant de défauts.

J’ai souvent angoissé à l’idée de ne convenir à aucun moule, mais je réalise maintenant qu’on accorde beaucoup trop d’importance à l’image qu’on projette.

Il m’arrive de passer mon samedi soir à faire du tricot devant un film de princesse des années 2000 et tu sais quoi? J’adore ça.

J’ai longtemps essayé de me conformer, de trouver ma place parmi tous ceux qui m’entouraient plutôt que de la créer. Je pensais nécessaire de trouver ma place dans la société ; appartenir à un groupe d'individus. Aujourd’hui, j’accepte ne pas me conformer à aucun moule. Je suis parfaitement imparfaite.

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