Je ne croyais pas écrire une suite à mon dernier texte. Je n’avais plus aucune lueur d’espoir de retrouver mon chat.
Jour 2 de sa disparition - Bouleversée, j’utilise les réseaux sociaux afin de partager une photo ainsi qu’une vidéo. C’est surprenant de voir à quel point les gens partagent, alors qu’ils ne me connaissent même pas. Ces partages se sont cumulés à près de 200, sans compter qu’il y a eu 2000 vues. 2000 personnes s’intéressent à la disparition de notre animal de compagnie.
Jour 3 - Une femme, complètement inconnue, communique avec moi afin de m’informer qu’il y a un chat qui rôde dans sa cour et il ressemble étrangement au mien. Soulagée, je saute dans ma voiture et me rends à l’adresse donnée. Aucune trace de Lili, la noirceur s’installe. Mon mari retourne zieuter le quartier, lampe de poche à la main. Ma sœur va regarder entre deux rides de taxi pour sa grande Elly. Le lendemain, je prends congé, afin de me concentrer sur les recherches. Journée pédagogique au calendrier, les quatre allons marcher. Bébelle à la main, nous crions: Lili!!!! Nous tombons sur elle, dans la cour arrière. Soulagée, je me penche pour aller la récupérer. Enzo et Niko m’informent que ce n’est pas elle. Oui c’est elle, elle a la même tâche sur le museau, elle a le même collier de fourrure blanche extra garnie. Lili se sauve, et a la queue blanche. Les jumeaux avaient raison. Ils l’ont tout de suite détecté. On repart à zéro. La mine basse, je fais des pancartes afin de placarder les poteaux de téléphone. Aucune nouvelle. Chaque midi, je prends du temps pour faire le tour du quartier, afin de trouver ma Lili. Je suis les conseils de ma meilleure amie, amoureuse des chats, et installa la litière et la bouffe de Lili à l’extérieur. Mis à part deux chats errants, aucune Lili ne se pointa le bout du nez.
Jour 4 - Les enfants ont beaucoup de peine, maman aussi. Je prends ça beaucoup plus difficilement que je le croyais. Quand j’entends parler de la présence d’un renard au parc d’à côté, mon cœur est rempli d’émotions, j’ai le gros « motton ». Quand je vois de mes propres yeux le renard rôder en arrière de ma maison, je n’ai plus aucun espoir, mais que des émotions.
Jour 5 - Je suis à mon yoga matinal. La tête remplie de pensées, j’ai juste le goût de vomir et de pleurer. Je dois m’y faire. Au yoga, malgré l’instant présent, les pensées se culbutent dans ma tête. Je commence à lâcher prise, à réaliser que « la toune » était partie. Je réfléchis aux semaines passées. Je fais preuve de résilience et d’acceptation. Ne pas l’avoir laissé aller jouer dehors aurait fait d’elle un animal encabané. Elle aurait été agressive avec les enfants. Les chicanes entre moi et mon chéri se seraient intensifiées (principale raison : le chat). Lili est disparue, mais les deux derniers mois de sa vie auront été les plus beaux, on lui a donné sa liberté. En arrivant à la maison, j’explique à mon mari mes réflexions.
Jour 7 - Toujours aussi émotive, je commence à moins pleurer. Les garçons posent moins de questions. Niko me lance même qu’on pourra rénover, comme on n’a plus Lili et ses griffes trop pointues.
Jour 11 - Nous sommes seuls, les enfants sont chez mes parents. Une soirée sans enfants, nos projets étaient d’aller siroter un verre ou deux au resto d’à côté. Fatigués, nous décidons de rester à la maison. Pendant que chéri se douche, je décide d’aller allumer la lumière à l’extérieur. Par instinct, j’ouvre le rideau de la poste-patio. LILI! Lili est là et me regarde. J’ouvre subitement la porte, prends Lili et cours à la salle de bain montrer Lili à mon conjoint.
Nous n’en revenons tout simplement pas. Après 11 jours, Lili est revenue. Nous ne savons pas ce qui s’est réellement passé et nous ne le saurons jamais. Le lendemain, à l’arrivée des enfants, Lili dans mes bras, nous leur sourions à pleines dents. Lili est revenue. Honnêtement, je n’y croyais plus. Mon deuil commençait à se faire. La douleur commençait doucement à s’estomper.
À mon yoga matinal, j’ai encore toutes sortes de pensés J’ai eu une belle leçon. Faisons confiance en la vie. Au quotidien, le lâcher-prise est la meilleure façon.
Namasté