Je me suis présentée à Osheaga cette année avec mon bedon bien rond de 27 semaines de grossesse. Je ne peux pas compter le nombre de personnes qui ont dit que j'avais l'air de Rihanna ce jour-là (on s'entend que la ressemblance cesse au bedon), mais là n'est pas le point de cette chronique. Quand j'ai dit que j'allais à Osheaga, on m'a souvent demandé quel était l'âge moyen des festivaliers, si j'aimais encore cela et si c'était une bonne idée d'y aller enceinte.
Pour ajouter une couche sur cette description, notons tout de go que j'habite à Saint-Lambert, cette ville dont on entend parler chaque année pour se plaindre du bruit du festival, mais clairement les autres parents du parc et moi-même ne faisons pas partie de ce groupe puisque je n'ai jamais entendu quelqu'un dire un traître mot et je sais que je n'étais pas la seule qui a fait garder son enfant pour aller écouter de la musique au parc Jean-Drapeau.
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Osheaga a eu son année record en termes de nombre de festivaliers, malgré un site qui a dû être reconçu comme les dimensions de ce dernier ont changé. Certes, ça faisait étrange pour une «vieille routière» comme moi qui avait ses habitudes sur l'ancien site, mais on se souvient des années où nous étions sur le circuit: on s'habitue rapidement aux changements et on retrouve vite nos repères. La première question à se poser pour savoir si on veut aller à Osheaga, selon moi, c'est est-ce qu'on aime les foules? Parce qu'avant l'âge c'est une question primordiale. Les foules, il y en a partout, tout le temps durant ce festival et pas tant d'endroits pour se sauver de cela. Personnellement, j'adore, ça me fait sentir dans cette ambiance de fête des arts et de la musique que j'aime tant, mais je sais que ce n'est peut-être pas pour tout le monde.
Ensuite, je sais que cette année, quand j'ai vu l'affiche de Osheaga, je connaissais moins de noms qu'à l'habitude.
C'est sûrement une question de génération ou le fait qu'en tant que maman d'un garçon de deux ans, mes favoris Spotify sont maintenant le Roi Lion et CocoMelon, mais j'avais tout de même envie d'aller au parc Jean-Drapeau. Pourquoi? Parce que j'aime encore découvrir de la musique et me laisser porter par une ambiance. J'avais notamment découvert Jain à Osheaga en début d'après-midi sous un soleil de plomb il y a quelques années et je l'écoute encore souvent!
Finalement, est-ce qu'on accepte d'aller profiter de Osheaga sans juger, juste pour vivre le moment?
Parce qu'on va se le dire, les personnes qui vont dans les festivals ont des looks plus osés que lors des premières éditions. Je me souviens de nombreuses années où on ne portait qu'un short en jeans, une camisole et ho un petit bandeau pour faire un peu hippie: aujourd'hui il y en a pour tous les goûts avec ou sans extravagance et c'est correct! Tant que les festivaliers s'amusent, ça ne fait de mal à personne.
Ainsi, je pense que non, Osheaga ce n'est pas seulement pour les gen Z.
Je pense qu'une mère de famille de 36 ans comme moi peut encore avoir énormément de plaisir à y mettre les pieds, à danser, à découvrir et à décrocher de sa vie quotidienne. Je pense qu'il faut juste accepter, aussi, que nous ne sommes plus ces jeunes et qu'ils peuvent aussi y venir. On peut tous cohabiter et aimer la musique puisque celle-ci n'a pas d'âge, non? J'ai même vu des enfants et des ados avec leurs parents et je me suis dit, tout bas, que j'avais hâte de vivre cela avec les miens un jour, mais que je vais profiter des années où je les fais garder pour le vivre comme avant... avec une surveillance moins accrue!