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Un Onlyfans est un compte payant auquel on s’abonne sur les réseaux sociaux comme Instagram et Snapchat. Des entraîneurs de sport, des mannequins, des artistes qui donnent des cours sur leur art ou, très souvent, du contenu à caractère sexuelles. Mais derrière l’image diffusée se cache l’histoire de la personne.
La santé mentale affaiblie, l’intimidation, le coming-out ou encore la maladie. Ce sont toutes des épreuves que l’être humain est amené à affronter au cours de sa vie. Pour d’autres, ce sont les combats qu’ils se démènent depuis longtemps pour qu’un jour, ils puissent se sortir la tête hors de l’eau.
Pour Carolanne Bergeron, jeune demoiselle dans la vingtaine originaire de la région de Saguenay, au Québec, les mésaventures, les brimades et la négativité des gens ont forgé la femme qu’elle est devenue aujourd’hui. Une mannequin qui n’a pas peur de dire tout haut ce que les gens pensent tout bas, de manière artistique sur les réseaux sociaux.
À ces débuts, elle était gênée de poser devant l’œil de l’objectif. Quelques retouches pour que ces photos soient à la hauteur étaient ce qu’elle demandait au début. Mais petit à petit, une confiance en elle a grandi pour qu’elle se spécialise dans le style boudoir.
« J’ai commencé à me lancer dans ma carrière de mannequin, il y a maintenant deux ans. Il était dur pour moi de commencer après un long congé maladie et à être enfermé chez moi. Mon moral en avait pris un bon coup. Mais, devant la caméra, j’ai appris à m’aimer plus. À aimer mon corps de femme », s’exprime la jeune mannequin, Carolanne Bergeron.
De fil en aiguille, cette jeune femme a enchainé plusieurs contrats photo pour pouvoir se démarquer dans le mannequinat. De manière artistiques et provoquante, elle n’hésite pas à montrer son image pour faire passer un message positif sur la beauté et le mélange de tous les corps que nous pouvons voir.
Les raisons personnelles
L’histoire est longue pour Mme. Bergeron sur les raisons qui l’ont conduite à s’exposer en tant que modèle boudoir sur les réseaux sociaux.
La santé mentale, l’intimidation des jeunes et le coming-out à l’école secondaire ont fait en sorte que Carolanne a déployé ses ailes et a fait son propre chemin pour arriver à récolter les fruits de son travail. Avoir collaborer avec de nombreux artistes photographes, retourner sur le marché du travail pour planifier son futur et être au naturel sans prendre compte des jugements d’autrui.
« - Elle a un beau ti cul la nouvelle. C’est la phrase que D-A (nom sous anonymat) m’avait dit le premier jour au secondaire en cours de français. C’était malaisant et vraiment pas discret que j’espérais que personne ne prêterait attention à ce qu’il disait pour m’observer. Je me souviendrais toujours de ces mots qu’il a été le début de mon combat contre l’intimidation ».
« J’ai été ‘’l’invisible’’ durant le secondaire. La personne qu’on ne voit pas trop, qu’on n’accorde pas vraiment d’importance aux yeux des plus populaires. Mais toujours le bouc émissaire idéal pour être la cible des moqueries. Je suis wicca, et entendre des allusions négatives à ma croyance comme ‘’sorcière’’ ou ‘’elle va nous jeter un sort’’ a fait en sorte que j’avais honte. Je me cachais de ce que j’étais pour que cela s’arrête ».
Extrait de Carolanne Bergeron
Crédit photo: Edward Sanger (Photo Sanger)
Quand j’ai été majeure, j’ai décidé de changer
Il est dur de se relever et poursuivre son chemin quand on a été blessé dans le passé. Dans le cas de Carolanne, c’était une occasion pour pouvoir briser ses chaînes et être elle-même.
Elle a donc persévéré dans le domaine du mannequinat et elle a ouvert un compte Onlyfans sur les réseaux sociaux pour montrer que même avec des imperfections, une femme est belle au naturel.
« Un corps est beau et on se doit de partager sa beauté en soi, peu importe le physique que nous avons », déclare Mme. Bergeron.
C’est sûr qu’au départ, Carolanne a souvent eu des commentaires malaisants pour le contenu qu’elle produit. Mais au fil du temps, ses photos artistiques et provoquantes ont laissé place à des mots d’inspirations et d’encouragements.
Poser en tenue légère, avec des perles sur le corps pour donner l’illusion de porter un maillot de bain ou encore pour être soi-même.
« J’ai fait une photo en maillot de bain avec un électrocardiogramme placé sur moi. Il y a eu beaucoup de jugement. La machine n’est peut-être pas esthétique, en revanche la fille en dessous peut l’être. J’ai arrêté de m’en faire avec les commentaires des autres » s’exprime-t-elle.
Malgré toutes les mésaventures que Carolanne Bergeron a eu durant son adolescence, elle n’a jamais baissé les bras. Bien sûr, plusieurs personnes l’ont encouragé à se relever. Mais c’est grâce au soutien de sa compagne Sara, qui est aussi photographe, qu’elle a balayé du revers de la main toute la négativité pour se concentrer sur le message positive de s’aimer soi-même.
Présentement, madame Bergeron continue ses activités professionnelles. Grâce aux revenus générés par son compte Onlyfans, elle forme son avenir avec plusieurs projets dans le mannequinat et dans la mode comme créer une ligne de vêtement non genrée. Également, le souhait d’être maman, par fécondation in vitro, est dans ces plans.
C’est grâce à son combat et à être fière d’être elle-même sur les réseaux sociaux que Carolanne Bergeron a fait un long cheminement pour s’accepter et s’aimer soi-même. Elle est la moralité qu’il ne faut jamais porter des jugements sur la couverture d’un livre, mais plutôt sur son contenu.
Crédit photo: Edward Sanger (Photo Sanger)