Je roule dans ma Yaris les fenêtres ouvertes et pas seulement parce que l’odeur qui en dégage est louche dû aux cochonneries qui y traine, mais bien parce qu’il commence enfin à faire beau. La chanson Coming over (Filous Remix) de James Hersey à fond (c'est ma fixation musicale du moment), je chante à tue-tête en espérant que je ne traumatise pas trop les autres dans leurs autos, en chemin. Mais au fond, je m'en fous un peu parce que je suis heureuse, pour la première fois depuis un bout, je me sens légère. Et god, ça fait du bien!
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J’ai toujours été du style à être méga déprimée durant l’hiver. C’est la phase de ma vie où je me remets le plus en question. Est-ce que vous vous êtes déjà arrêtés trente secondes pour vous demander si vous êtes vraiment heureuse? Si vous êtes vraiment où vous voulez être dans la vie? Puis, après ces questionnements qui vous semblent si anodins, vous réalisez que maudit que vous êtes dans le champ totalement! Pis, vous commencez avec les milliers de résolutions. Tu te dis : « Fille, faut que tu te prennes en main! » Sauf qu’au fond, c’est quoi se prendre vraiment en main? J’ai toujours eu d’innombrables critères qui étaient censés guider ma vie. Étudier dans un programme qui me plaisait, aller à l’Université, me trouver un travail stable, me trouver un copain ayant des critères de vie semblable, avoir une famille et vient ma fin du style « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ».
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C’était ce qui était, selon moi, l’histoire la plus logique parce que lorsque je regardais autour de moi, ma famille, mes amis, bref, la majorité de mon entourage recherchait la même chose. Ça me semblait tout à fait normal après tout. Puis, je me suis mise à étouffer dans ce pattern là, sans trop m’en rendre compte j’étais loin d’être heureuse. Et quand est venu mon fameux temps de remise en question hivernal, tout m’a éclaté en plein visage. « Houston we have a problem! ». Je voulais tellement suivre les standards sans m’écouter moi-même. Je voulais être à la hauteur de ce que la société attendait de moi, mais de surtout être à la hauteur des attentes de mes parents. Je sautais sur la première occasion de me faire aimer parce que j’avais appris à me valoriser à travers les yeux des autres, je me contentais d’aller à l’école et de travailler. Ma vie était loin d’être palpitante, c’était juste une routine banale. Pourtant j’ai toujours été une fille de mille et un projets, un peu rêveuse et assoiffée de nouvelles aventures. Hyperactive et limite hippie dans mon mode de vie. Puis là, j’étais prise dans une routine parce que je considérais ça comme la norme, que ça faisait partie de la vie et que c’était la démarche à suivre pour avoir accès à mon bonheur. Yeah right, je ne pouvais pas être plus dans le champ. C’est lors d’une conversation avec une de mes bonnes amies qui a fait beaucoup de sacrifices pour vivre un de ses plus grands rêves que j’ai réalisé que « the meaning of being alive is just being alive ». Elle m’a fait réaliser qu’il n’y avait pas de presse à faire mon cégep ou à me trouver un emploi stable dans la vie. L’important c’était de vivre notre vie comme on le veut en faisant des choses qu’on aime. Si je veux profiter de ma jeunesse alors « go for it » il n’y a pas de presse. Et c’est ça qui allait me rendre heureuse, et ce, dès maintenant! Que si je voulais vraiment de quoi dans la vie, ben girl, botte tes fesses et va le chercher, parce que personne ne va le faire à ta place. Le bonheur ne va pas m’atterrir dessus seulement parce que je me trouve un travail et que j’ai une famille. Le bonheur ce n’est pas censé être présent juste quand ma vie va être tout établie dans vingt ans. Le bonheur, c’est quand tu décides de juste vivre à ta façon et pas selon les idées préconçues de la société. Mais bon, ce n’est peut-être juste pas pour moi les affaires stables après tout. Alors quand je suis revenue chez moi, je me suis dit que c’était le temps, pas que je me prenne en mains, mais que je commence à vivre ma vie selon ce que je veux et non selon la norme. Ainsi a pris vie le début de ma bucket list dont j’ai bien l’intention de réaliser :
1. Partir sur un trip avec Barefoot Surf Travel
Source: barefootsurftravel.com
J’ai toujours capoté sur les voyages, mais surtout sur ceux qui m’apprennent à m’ouvrir au monde et m’adapter. Et quoi de mieux pour mettre en œuvre tout ça qu’un voyage à Bali pour apprendre à faire du surf avec une gang de personnes qui passe leur temps à juste croquer dans la vie et faire ce qu’ils aiment le plus?
2. Déménager dans la « grande » ville
Source : triathlonquebec.objectif226.ca
J’habite présentement à Sherbrooke, probablement une des villes les plus calmes que je connaisse. Tout le monde se connait, le seul rassemblement intéressant de l’année est peut-être la Fête du Lac des Nations et les places «potables» pour sortir sont bien limitées. Mais bon, c’est bien beau comme ville et plusieurs adorent sauf que moi, ça m’étouffe. Déménager à Montréal est une idée que j’ai depuis bien longtemps. Le mélange de culture, la mode omniprésente (en tant que fashionista dans l'âme, c'est le paradis), les festivals, l'action, les magasins (oui, je suis une accro au shopping que voulez-vous), la population diversifiée et bien plus encore. Bref, tout de Montréal m’a toujours attiré.
3. Participer à un Color Run avec ma gang de filles
Source : www.wqow.com
"The Color Run, also known as the Happiest 5k on the Planet, is a unique paint race that celebrates healthiness, happiness and individuality." Ça sonne intéressant vous ne trouvez pas? Je cours régulièrement pour me garder en forme mais je vous avoue que mon parcours dans mon quartier est loin d'être les 5 km les plus heureux, sauf peut-être lorsque le voisin cute se retrouve dehors au même moment.
4. Partir en road trip sur un coup de tête sans destination précise
Source : weheartit.com
Rouler en bonne compagnie et avec une playlist parfaite, pour vrai gang, quoi de mieux? On arrête quand on veut et où l’on veut. On profite de l’instant présent c’est tout. Même si pour les étudiants comme moi, ça représente une paie au complet passée en gaz, je crois définitivement que ça en vaut le coût pour les souvenirs que l'on peut récolter en chemin.
5. Oser aller donner du sang
Source : raiseyoursleeve.files.wordpress.com
Je m’assume, je suis moumoune au boute. J’ai même été étonnée de ne pas tomber dans les pommes lors de mon premier tatouage, ça vous dit un peu comment ma situation est pathétique. Alors si je suis capable de m’imposer une aiguille pour me faire un tatou, je dois bien pouvoir faire la même chose pour aider à sauver des vies.
Croyez-moi, ma bucket list pourrait être encore plus longue, mais je me suis dit que de me limiter à cinq objectifs pour commencer était un bon début.
Aujourd’hui, je suis dans ma Yaris en chemin pour la maison, et je suis légère. Oui légère parce que j’ai arrêté de m’en faire avec les attentes des autres envers moi, ce qui compte c’est ce que je veux faire moi. Il fait beau et chaud, avec ma musique au fond, à ce moment précis je peux sentir la joie dans chaque parcelle de mon corps. La joie de vivre, et ce, à ma manière même si ça implique de me ridiculiser quand les gens m’entendent chanter aux feux rouges. Parce qu’après tout, il n’y a pas de meilleur moment pour commencer à vivre réellement notre vie qu’aujourd’hui.
Souce photo de couverture : weheartit.com