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Je travaille actuellement comme intervenante sociale en centre hospitalier avec les personnes âgées. Il y a quelques années, durant mes études, j’ai travaillé comme animatrice en loisirs en CHSLD. J’y ai côtoyé des aînés en perte d’autonomie physique et cognitive, atteints de plusieurs conditions médicales. Chacun avait leur histoire, leur vécu et sont déjà passés par cette jeunesse que je traverse en ce moment. Cela m’a amenée à prendre conscience de la vieillesse, de la fin de la vie, de la perte d’autonomie comme une réalité future qui sera mienne à un moment qui arrivera peut-être plus vite que je ne le pense. Parce qu’à mon âge, on n’y pense pas, on sait qu’on va vieillir, mais on n’y porte pas tant attention. En fait, c’est correct, on est pas rendus là, mais je considère que s’y projeter nous-mêmes nous amène à être plus impliqués envers ceux qui y sont déjà rendus, dans cette vieillesse pas si lointaine.
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C’est en écoutant les histoires de vie des résidents que j’ai eu accès à des êtres remplis de vécu, issus de milieux complètement différents, de réalités toutes aussi différentes. C’est comme si j’avais accès à une histoire qui m’apprenait à les connaître davantage et à me connaître davantage aussi. Qui n’a jamais entendu le diction: « si jeunesse savait et si vieillesse pouvait »? J’avais l’impression d’avoir compris quelque chose et je voulais que cette prise de conscience leur redonne un peu de pouvoir, ce qui a fait en sorte que j’ai écrit ces vers, pour les aînés d’aujourd’hui, pour mes parents qui le seront, pour la personne âgée que je deviendrai et pour ma future progéniture qui le deviendra aussi:
Quand mes cheveux auront blanchis
Que ma tête fera quelques oublis
Souviens-toi de ma dignité
Que je suis quelqu’un en entier
Lorsque la capacité à m’habiller aura diminué
Rappelle-toi que j’ai encore mes beaux habits
De ces soirées endimanchées
Où j’ai tant souri
Lorsque mes propos seront insensés
Mes phrases incompréhensibles
C’est qu’avec toi j’ai envie de discuter
Et que malgré tout je fais mon possible
Lorsque je t’appelle pour m’aider
C’est que seul je ne peux y arriver
S’il te plaît, ne va pas m’ignorer
Un jour, à ma place, tu vas te retrouver
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Lorsque mes droits seront lésés
Prête ta voix à la mienne
Comme si ton père ou ta mère j'avais été
Ou que cette réalité était tienne
Si un jour je ne peux plus m’exprimer
Continue à me parler
Souviens-toi que je sais encore écouter
Et que j’aime t’entendre me raconter
Quand mon cœur s’arrêtera
Que ma petite chambre sera vidée
Ma place, quelqu’un d’autre prendra
Continue tel qu’avec moi tu as été