J'ai déjà été une grande voyageuse. Durant mes cinq années d'études à l'Université Laval, j'ai participé à probablement toutes les possibilités d'échanges ou de voyages que la faculté d'administration nous offrait. Je me suis lancée au milieu de mon baccalauréat et je suis partie étudier à Budapest en Hongrie. Je sais, c'est peu commun et c'est peut-être même pas évident pour plusieurs personnes de placer la Hongrie sur une carte. Néanmoins, ça a été pour moi une révélation. Partir, tout laisser derrière, laisser mon travail, mes amis et même mon chum de l'époque pour partir habiter six mois dans un pays d'Europe de l'Est inconnu et où on parle une des langues les plus difficiles à apprendre. Mon séjour à Budapest a pourtant été l'un des plus extraordinaires que j'ai vécu. J'en ai profité pour visiter une dizaine de pays (tant qu'à y être!) avoisinants; le voyage faisait partie de ma routine. Si tu te demandes d'ailleurs où faire un échange universitaire, Budapest doit clairement être dans tes choix prioritaires.
Ensuite, après seulement une session d'escale à Québec, je suis repartie pour la France. Peu exotique vous me direz, mais j'avais mes raisons. C'est ainsi que je me suis retrouvée à étudier à Angers, dans le Pays de la Loire, pour un semestre. La seule francophone dans la masse d'étudiants internationaux venus étudier à Angers cette année-là. Personnellement, je ne vivrais pas en France; pour ça aussi j'ai mes raisons. Par contre, j'y ai fait des rencontres incroyables et j'y ai passé des moments inoubliables (j'espère que les personnes concernées se reconnaissent en ce moment).
Un semestre plus tard, je me suis envolée pour le Chili; maitrise en gestion internationale oblige. Là, j'y ai développé un amour inconditionnel pour l'Amérique latine; sa langue, ses gens, sa gastronomie et ses paysages. Ma destination suivante fut le Mexique, question de continuer ma découverte de cette immense région.
L'université, c'était extraordinaire pour ça. Nous avions tellement d'opportunités de partir à l'étranger qu'est venu un temps où ça faisant partie inhérente de ma vie.
Viens ensuite la fin des études, le début de la vie professionnelle, du 9 à 5, des 3 semaines de vacances par année et surtout, des dettes d'études. Depuis que j'ai terminé ma maitrise et que je vis à Montréal, ma vie est différente. En passant des études à la vie professionnelle, notre réalité change. Notre temps se gère différemment et nos finances aussi! On réalise que trois semaines de vacances par année, c'est peu comparé aux trois mois qu'on avait durant les études. On réalise aussi que l'argent, ça se gagne justement en se levant tous les matins pour aller travailler et que, même si on ne le voyait pas vraiment quand on était à l'université, ce n'est pas une ressource infinie. Si, comme moi, tu en as bien profité durant tes études, il se peut fort bien que tu te retrouves avec quelques milliers de dollars en dettes, et ça, ça ne se règle pas en trois jours.
Je suis donc en sevrage de voyage. En sevrage parce qu'y penser tout le temps, mais ne pas pouvoir le faire, c'est lourd. Parce que quand cette envie de découverte et d'inconnu te pogne au ventre, t'en défaire est difficile et peut te rendre négative et maussade. C'est donc important d'apprendre à intégrer le voyage dans ta vie sans avoir à te déplacer ou à dépenser comme s'il n'y avait pas de lendemain.
Voici donc les petits trucs de survie que j'ai développés :
Découvre ta ville
Prends le temps de visiter des coins que tu ne connais pas, perds-toi dans ta ville et essaie de nouveaux cafés ou de nouveaux restaurants. L'idée ici, c'est de se comporter comme si tu étais en voyage, mais à la maison. À Montréal, profite des quartiers italiens, chinois et portugais pour te dépayser; il n'y a rien qui peut te faire voyager comme prendre un café dans un restaurant rempli d'Italiens qui parlent fort en italien!
Apprends une nouvelle langue
En te lançant dans l'apprentissage d'une autre langue, ça te fera voyager un petit peu. Tu découvriras d'autres gens ainsi qu'une autre culture. D'ailleurs, il y a toujours plein de soirées organisées pour discuter avec des gens dans d'autres langues. Inscris-toi à Meetup aussi, tu pourras profiter de plein de rencontres pour pratiquer ta deuxième ou troisième langue!
Rentabilise tes fins de semaine
Quand tu travailles du lundi au vendredi et de 9 à 5, les weekends deviennent des moments précieux. Profites-en pour planifier des voyages à l'extérieur de la ville. Fais de la rando, rends visite à de la famille, découvre un autre coin de la province. En partant régulièrement les fins de semaine, tu combleras ta soif de voyage (au moins un peu) et ça ne te coûtera pas un bras, une jambe et la peau des fesses!
Apprends à voyager autrement
Je n'ai jamais voyagé en princesse. J'ai toujours été adepte de sac à dos et d'auberges de jeunesse. Par contre, quand tu es serrée financièrement, même les auberges de jeunesse te semblent hors de prix. C'est pour cette raison que cette année, mon chum et moi avons décidé de faire un voyage pas cher. Nous voulions partir, mais nous étions limités en terme de temps et d'argent. Nous avons donc décidé de partir en road trip dans l'Ouest canadien. Tous les parcs nationaux étaient gratuits, j'avais déjà mon véhicule et nous avons pu camper, tous les soirs. Je n'avais jamais fait de camping; je me suis adaptée. Au final, j'ai adoré le camping et ce voyage fut exceptionnel.
Tu vois, il y a moyen d'étancher ta soif de voyage avec quelques petits trucs simples. Il suffit de trouver ce qui te convient le mieux.