Quand j'ai entendu le mot redouté, cancer, prononcé par mon amoureux, le monde semblait s'effondrer autour de moi. Je me souviens m’être accroupie, me tenant sur le bord de la table de la cuisine. Mon partenaire, mon roc, mon meilleur ami, celui sur qui je m'appuyais dans les moments difficiles, était maintenant confronté à une bataille contre une maladie terrifiante.

La peur m'a envahie, une peur si profonde qu'elle paraissait paralyser chaque fibre de mon être.

La première onde de choc a été la sensation de vide, comme si le sol se dérobait sous mes pieds. Toutes les craintes, les incertitudes et les doutes se sont précipités dans mon esprit, noyant chaque pensée claire dans un océan d'obscurité. J'ai senti mon cœur se serrer douloureusement, et chaque battement résonnait dans ma poitrine.

Ensuite, tout ça s'est transformé en un tourbillon d'émotions contradictoires. D'un côté, la crainte de l'inconnu, l'anticipation de ce que l'avenir nous réservait. De l'autre, un désir puissant de rester forte et de soutenir mon mari dans cette épreuve, de l'entourer de tout l'amour et de tout le soutien dont il aurait besoin. J’avais aussi tellement de peine pour notre fille. Je voulais être présente et solide pour elle dans ce tourbillon noir.

Mais comment pouvais-je rester forte quand chaque partie de mon corps tremblait ?

Dans les premiers mois, ce diagnostic m'a aussi rendue aveugle aux beautés simples de la vie. Les couleurs étaient moins vives, le soleil brillait moins fort. Chaque moment était enveloppé d'une aura sombre, comme si un nuage noir planait constamment au-dessus de nous, menaçant de tout engloutir. Même les rires résonnaient comme des échos lointains, étouffés par l'angoisse qui m'envahissait.

Au milieu de cette tempête, il y avait aussi un sentiment de détermination. Une résolution silencieuse de ne pas permettre à cette maladie de dicter notre vie, de ne pas laisser ce cancer voler notre bonheur.

Nous vivions chacun notre combat de façon bien différente, avec des défis distincts, mais unis malgré tout. Nous avons trouvé du réconfort dans les bras l'un de l'autre, dans les mots doux échangés en silence, dans les promesses de rester ensemble, peu importe ce que l'avenir nous réservait, en nous accrochant aux bons moments vécus et à ceux à venir.

Nous avons aussi reçu le soutien inestimable de nos familles, de nos amis et des professionnels de la santé, puisant de la force dans leur présence précieuse et dans l'énergie positive qu'ils nous transmettaient.

Comme des battants, nous avons avancé et choisi de regarder la peur en face, de l'accepter et de la reconnaître pour ce qu'elle était. Sans la laisser nous dévorer.

Au fil du temps, quelque chose d'incroyable s'est produit. La crainte s'est transformée en courage, en résilience. Nous avons appris à vivre avec cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes, à trouver de la joie dans les petits moments, à savourer chaque instant comme s'il était le dernier.

Aujourd'hui, mon mari est en rémission, mais la peur ne nous a pas quittés complètement.

Elle est toujours là, cachée dans l'ombre, prête à ressurgir à tout moment. Nous avons appris à vivre avec elle, à ne pas la laisser nous paralyser. Parce que même au milieu de l’obscurité, il y a de la lumière, de l'amour et de l'espoir, des forces encore plus puissantes.

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