Tu te demandes quoi faire en novembre à Montréal pour sortir de la routine et court-circuiter l’automne qui s’installe? Moi, j’ai décidé d’aller voir le spectacle Muse de la compagnie de cirque contemporain FLIP Fabrique à la Tohu. Pis je ne l’ai pas regretté!
Pour aller voir cette performance qui rend honneur aux femmes, j’ai choisi d’y aller avec celle de ma vie : ma maman.
Je me suis laissée emporter loin de la routine du dodo, prise en charge par mon chum. S’éclipser quelques instants de son rôle de p’tite mère, ça fait quand même du bien.
D’ailleurs, ça signifie quoi être une femme de nos jours? Les 75 minutes de Muse explorent la question à travers différentes visions, à la fois touchantes, drôles, audacieuses, mais toujours rafraîchissantes.
Les numéros, franchement réussis, mettent en valeur toute la puissance et la fragilité féminine et brouillent allègrement la frontière des genres. Entre l’uniforme de football et le kit de ballet, le spectre est large. La thématique est bien exploitée, sans être premier degré.
Avec humour et doigté, on s’intéresse au monde compétitif et souvent impitoyable dans lequel on évolue.
On parle de plaisir dans un numéro de corde à sauter qui ferait pâlir toute la cour d’école de ma plus jeune.
On aborde la charge mentale dans une perfo de diabolos qui tournoient à puissance maximale. Fallait y penser. Cette image me restera gravée en tête la prochaine fois que je me sentirai submergée par le train-train quotidien.
On s’intéresse aussi à l'identité de genre, à la folie, aux stéréotypes, aux standards de beauté, à la liberté. Tout ça, façon cirque. Rien de moins.
Un de mes numéros préférés a été celui du duo de trapézistes féminines qui ne semblent pas trop vouloir collaborer au départ, puis qui sont finalement si fortes une fois qu’elles travaillent ensemble. Une prestation qui met en évidence la puissance et la solidarité. C’est beau.
De son côté, ma mère a été particulièrement touchée par le numéro mettant en scène (et en talons) un homme fort gracieux aux mille et une paillettes. Pendant ses acrobaties aériennes, une chanteuse en feu (au sens figuré) performe à ses côtés. Une scène magnifique.
Au fait, c’est Millimetrik, récipiendaire du Félix de l’année dans la catégorie musique électronique au dernier Gala de l’Adisq, qui a composé la musique de Muse.
Bon. Je dois l’avouer, j’ai fermé les yeux durant le numéro final. La surface métallique utilisée durant le spectacle se transforme en structure géante d'où sautent les artistes pour rebondir (heureusement) sur un trampoline. Si tu réussis à regarder ce numéro sans mourir au moins une fois, bravo.
Quand j’ai demandé à ma mère ce qu’elle retenait de sa soirée, elle m’a dit que même si les numéros et les artistes étaient tous tellement variés, ils étaient beaux à leur façon, dans leur unicité. C’est un peu ça le secret de bien des situations : reconnaître ce que l’autre a de beau en lui et s’en laisser inspirer.