Il y a des matins où j’ai l’impression que rien ni personne ne serait en mesure de me faire une jambette. Solide sur mes deux pieds comme si mes ballerines étaient moulées dans le ciment. Une douche, des céréales, un café et l’ordi est déjà ouvert, mes idées filent leur chemin jusqu’à mes doigts en colonie de fourmis, les pages se remplissent et j’ai ce sentiment vibrant dans ma poitrine, comme l’écho d’une certitude, d’avancer dans le bon chemin, d’être à ma place.
Ça, ce sont les bons matins.
Puis il y a les autres.
Quand le café est un peu plus amer que d’habitude, que la fatigue brûle encore mes yeux, que ma tête semble être dans un brouillard opaque qui bloque le chemin, qui guide vers le plus sombre. Ces matins-là, souvent, il y a la p’tite pas fine qui débarque. Toujours bien en forme celle-là, pour agripper le porte-voix et me balancer ces réflexions directement dans les oreilles. Elle jase souvent des mêmes choses, une tannante qui a la conversation redondante. Elle me parle d’insuffisance, de pas convenable, de pas assez. Elle me rappelle que je suis loin d’être exceptionnelle, à quel point je suis banale et plate à mourir.
Pourris, pourris, pourris.
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Mon Dieu que c’est facile, ces matins-là, de me lever pour me faire un deuxième café même si je n’en ai pas véritablement envie. C’est un jeu d’enfant de bifurquer sur Facebook, d’aller défiler de l’image Instagram comme si ma vie en dépendait en songeant que, pour l’amour, tous ces gens semblent avoir une vie profondément palpitante aujourd’hui! Et puis, toujours aux prises avec ce sentiment de vide qui gruge ma tête et ma confiance comme une petite souris, je dérape du côté des grands quotidiens, m’égare sur le site de La Presse et plonge dans quelques articles de fond du Devoir en me disant que tout de même, il y a ici un exercice citoyen tout à fait pertinent.
L’art de la procrastination. La fuite. La perte de temps.
Appelez ça comme vous voulez. On y excelle tous un jour ou l’autre et on s’y accroche les pieds parfois longtemps avant de refaire surface.
Armée de tout ce que j’ai de bon vouloir et avec un mini sac de voyage d’expériences personnelles, je vous partage donc quelques idées qui arriveront peut-être à vous donner des munitions les jours où la p’tite pas fine prendra le contrôle de votre tête et que la motivation décidera de s'offrir un congé.
La fille est encore bien loin d’exceller dans le domaine, beaucoup de croûtes à manger avant d’exécuter ses propres conseils à la lettre. C’est un beau gros projet à long terme cette histoire d’autodiscipline, mais on fait un bout du chemin ensemble, si ça vous tente!
Loin, loin le cellulaire !
C’est bête comme truc, mais dans mon cas, ça fonctionne assez bien. On coupe le cordon, on ferme la patente ou on va la cacher bien loin dans une poche de manteau ou dans la craque du divan. Ça évite l’Instagram de panne d’inspiration ou le selfie de face tannée #procrastination.
Organiser des blocs de travail.
Encadrer son temps permet d’organiser son travail et souvent, de maintenir sa concentration et de parvenir à en faire plus. Un bloc le matin, deux blocs l’après-midi, une période de travail le soir. Quel que soit votre moment fort de la journée, maximisez-le en sachant qu’en dehors de cet espace de travail, vous aurez le sentiment du devoir accompli.
Des récompenses, reste que c’est l’fun !
Ben oui, c’est l’fun ! Et aussi petites soient-elles, si elles vous donnent l’élan pour plonger dans le travail de manière efficace et organisé, moi je dis : va pour la récompense, doux Jésus ! Et ce n’est pas obligé d’être le gros chip au ketchup là, on s’entend. Un latté, un bain chaud, un moment de lecture, un quinze minutes bien tassées de vidéo d’animaux qui se pètent la margoulette, à vous de voir. (Ceci dit, il arrive que le gros chip au ketchup soit tout à fait approprié !)
Changer de lieux
Si vous avez la chance d’avoir un bureau ou un espace de travail dynamique et agréable qui appelle à la concentration, c’est génial. Sinon, j’ai le sentiment que de varier les lieux de travail peut être une avenue intéressante et plus stimulante. Explorez les cafés de votre quartier, découvrez les bibliothèques et essayez les espaces de co-working. Le changement est nourrissant et parfois il nous mène dans des zones que nous n’aurions jamais imaginées.
Bon courage, les amis.
Ne perdez pas la foi.
Parce que quand la machine est bien huilée, quand la cadence est bonne et que la route est belle, elle brille bien plus fort que toutes les autres.