À l’âge de 18 ans, le soir où j’ai obtenu mon permis de conduire (oh, doux papier rose, que je t’aime !), j’ai pris le volant de ma voiture et j’ai roulé droit devant moi. Une excitation folle s’emparant de moi, c’est là que j’ai senti pour la première fois, au fond de mon cœur, que j’étais enfin libre !

Les yeux pleins d’étoiles et le cœur léger, j’avais tout un tas de rêves sans limites. J’avais ce sentiment si agréable, que j’avais toute la vie devant moi et donc, que je pouvais m’égarer sans m’inquiéter. Je me sentais sereine, car j’étais persuadée que toutes mes amies les plus proches le seraient toujours dans 10 ans, 20 ans, 30 ans. Mais la vérité, c’est que tout change, constamment, nous y compris !

Il y a encore quelques années, je n’aurais jamais cru qu’à 30 ans, mon rêve serait de fonder une famille. Non, non, non, à cette époque, je pensais qu’à 30 ans, je ferais le tour du monde. Je me voyais perdue, qui sait, au sein d’une tribu dans l’Amazonie à faire des rituels chamaniques, ou dans le fin fond d’un village du Cambodge pour venir en aide aux enfants pauvres, ou bien encore sur une plage paradisiaque des îles Galápagos, pour nager avec les tortues.

Mon regard sur l'amitié a changéSource de l’image: Unsplash

C’est tout récemment que cette vérité est venue me « péter à la tronche », pile-poil sur mon air naïf parfois collé sur mon visage : eh oui, nous changeons, et les amitiés elles aussi changent. C’est inévitable !

D’un coup, j’ai eu ce terrible sentiment d’être dans une barque qui m'amenait dans une direction, et de voir mes amies dans un grand bateau, en prendre une autre. J’avais beau ramer fort à contre-courant pour retourner vers elles, mais j’ai compris que si j’étais seule à ramer, et bien je me fatiguerais bien vite. J’ai toujours eu tendance à être dévouée à mes amies, au point de m’oublier moi-même, au point d’être parfois blessée et triste. La vérité est que je m’imposais cette dévotion ; moi-même et personne d’autre. Je m’infligeais ma propre douleur. J'ai donc pris la décision de déposer la rame et de laisser ma barque prendre sa propre direction.

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