Trouver l’amour, le vrai amour, peut s’avérer un peu bordélique dans notre génération de millénariaux. Les physiques et les apparences sont à la une sur les applications de rencontres. Une seule seconde de jugement derrière un écran peut faire balayer votre profil du côté gauche et c’est perdu de nouveau. Où sont rendues les rencontres naturelles et spontanées comme dans le bon vieux temps ? Sommes-nous vraiment capables de trouver cette personne tant recherchée sans avoir recours à des applications ou un ordinateur ? La réponse est OUI, mais il suffit d’être patient. Voici mon histoire d’amour (je vous avertis pour les sons mignons Awwww). J’espère, en écrivant ce texte, pouvoir redonner espoir à quelques-unes d’entre vous.
Tout a commencé lorsque je suis arrivée au Mexique en 2018 pour faire ma formation en plongée sous-marine. Vous pouvez lire mon article S’initier au monde sous-marin pour plus de détails sur la plongée ici. Je suis atterrie seule à Playa Del Carmen pour une période totale de trois mois. Je ne parlais pas (et ne parle toujours pas) un mot d’espagnol. Je suis arrivée à ma première journée au centre de plongée Phocea, un centre de plongée français, et comme je suivais une formation de trois mois, le propriétaire m’a présenté tout le personnel présent dans le centre. J’ai rencontré les directeurs, les organisateurs, les techniciens en service d’équipement et bien sûr les instructeurs de plongée avec qui j’aurais mes formations. Tous étaient vêtus d’uniformes identiques noirs incluant un petit short et une chemise déboutonnée (il faisait quand même 40 degrés), mais à la fois tous avec un petit style personnel de surfeurs. Les cheveux blondis par le sel de l’océan et du soleil, les tatouages exotiques de partout dans le monde, les colliers en bois faits localement… Je peux vous dire qu’ils étaient pas mal hot à regarder. J’ai aussi rencontré ma partenaire et binôme Soraya, une étudiante belge qui commençait en même temps que moi sa formation. Nous sommes devenues d’excellentes amies en très peu de temps.
Suite à notre première fin de semaine de formation terminée, nous sommes parties pour Cozumel pour faire des plongées de plaisir avec deux instructeurs du centre. À l’arrivée au bateau attitré pour notre groupe, nous avons remarqué deux beaux jeunes plongeurs à l’arrière du bateau qui avaient l’air plutôt indépendants. Ils étaient clairement deux instructeurs en regardant leur équipement. L’un accompagnait une belle blonde et l’autre avait un gros appareil photo de plongée. Ils se sont jetés à l’eau sans préavis ce qui m’a confirmé qu’ils étaient bel et bien des instructeurs du centre. Je ne les avais pourtant pas rencontrés à ma première journée. Soraya m’a glissé à l’oreille ; « As-tu vu les deux beaux mecs au bout du bateau ? » Oui je les avais bien vus, un, plus que l’autre. Je lui ai répondu qu’ils étaient avec des filles donc c’était (littéralement) à l’eau. À la fin de notre belle journée de plongée, je me suis retrouvée sur le toit du bateau pour prendre un peu de soleil en compagnie d’un des instructeurs qui nous accompagnaient pour la journée. Le beau jeune homme que j’avais repéré au bout du bateau est soudainement venu se joindre à nous. Comme les deux se connaissaient déjà, j’ai été présentée au bel homme avec qui j’ai jasé jusqu’au retour à Playa Del Carmen.
Le lendemain, je suis revenue au centre avec Soraya pour commencer ma formation Rescue Diver, une formation de quatre jours qui implique un cours de premiers secours (oui avec le bouche-à-bouche) et un cours de sauvetage en mer. Nous étions allées chercher notre matériel la veille pour être bien préparées le jour même. En arrivant dans la classe, je vois que c’est ledit instructeur qui fera notre formation Rescue Diver. J’ai pu sentir mon visage devenir écarlate et me dire à moi-même ; ce n’est pas possible. De tous les instructeurs disponibles, pourquoi est-ce LUI qui doit faire notre formation ? Soraya rit dans sa barbe en me donnant des coups de coude et je la déteste tout d’un coup. Je vois que notre instructeur est arrivé plus tôt pour préparer la classe, installer les mannequins et les bandages ainsi que sa présentation PowerPoint. Au moins il me semblait organisé. « Bonjour mesdames, je me présente Geoffrey, et c’est moi qui ferai votre cours Rescue Diver les quatre prochains jours » - super. Je m’installe côte à côte avec Soraya et me dit que tout ira bien, que je dois absolument bien réussir ce cours pour faire une bonne première impression. À la fin de cette première journée bien efficace, nous échangeons tous nos adresses courriel puisque Geoffrey nous a promis de nous envoyer les prochains documents à lire et à remplir par courriel. Le soir même, je reçois ledit courriel avec un petit mot de notre instructeur qui dit être bien content d’être avec nous pour cette formation et qu’il lui ferait un immense plaisir de nous recevoir chez lui pour faire de la théorie au besoin… Je suis énervée devant mon macbook. Vient-il juste de nous inviter chez lui ? Je regarde les destinataires du message et je n’y vois que mon adresse. Je demande à Soraya si elle a aussi reçu cette invitation, mais négatif, je suis la seule invitée. Je réponds poliment à Geoffrey que nous sommes bien pour ce soir, mais les messages ont continué à arriver et à sortir jusqu’aux petites heures du matin. Je vois l’heure et me dis ; merde, il est temps d’aller se coucher (et de terminer mes devoirs pour demain) et je lui souhaite alors une bonne soirée.
Le lendemain, j’arrive en classe un peu fatiguée et retrouve mon beau Geoffrey déjà prêt à nous recevoir. Après la correction des devoirs et la théorie révisée, il nous emmène en piscine faire des exercices de sauvetage. Nous nous changeons donc en combinaison humide et j’aperçois un bras au-dessus de mon épaule droite qui dépose dans ma case un petit papier tout froissé avec un numéro de téléphone dessus. Je me tourne et le vois quitter le vestiaire en me regardant du coin de l’œil le sourire aux lèvres. Mon cœur bat un peu plus vite. Je passe le reste de la journée un peu timide en essayant d’avoir l’air d’une étudiante moindrement concentrée devant son instructeur (un peu trop cute dans son équipement).
Je peux vous dire que les quatre jours de formation furent formidables. Nous étions tous les deux un peu timides, mais mon beau Geoffrey est resté très professionnel jusqu’à la certification. Le soir ayant terminé notre formation, je suis enfin allée chez lui pour notre première date. Je ne veux pas dire que c’était un coup de foudre, parce que ce ne l’était pas. Je fréquentais désormais cet homme, en ayant toujours dans la tête que je ne devais pas trop m’accrocher puisque je quittais dans trois mois. Je ne voulais pas laisser aller mes émotions de peur d’être en peine d’amour en plus de ma dépression post-voyage. Plus le temps allait, plus j’avais peur et plus je redoutais la date de départ. Que faire ? J’ai donc décidé de ne pas partir. Lorsque je suis devenue instructrice à la toute fin de mes trois mois de formation, je suis allée voir le propriétaire pour lui demander s’il avait du boulot pour moi. Il m’a offert un poste à Cancún, ce qui m’a permis de rester au Mexique avec mon nouvel amoureux. J’ai fait ma première saison en tant qu’instructrice avec mon chéri à mes côtés. Nous avons énormément voyagé depuis. Je suis allée en France rencontrer sa famille et lui est venu au Canada pour rencontrer la mienne. Nous avons voyagé ensemble pour travailler en plongée sous-marine dans les plus beaux endroits du monde. De plus, j'ai un instructeur privé avec moi 24/24 pour lui demander des renseignements lorsque j’ai un doute. Nous formons une équipe. Une maudite belle équipe en plus de ça.
Aujourd’hui, trois ans plus tard, nous sommes fiancés. J’ai enfin trouvé le mien. Mon homme vagabond qui aime autant les aventures que moi. Mon chéri qui est tout aussi romantique qu’à notre première date au Mexique. Je l’ai trouvé sans avoir eu recours à une application ou un site de rencontres. Nous nous sommes rencontrés et nous sommes tombés en amour, de jour en jour. Si moi je suis capable, toi aussi. Suffit de sortir de la maison et de partir à l’aventure un peu. Sans chercher, tu trouveras le tien.