Plus le temps passe, plus je me rends compte que c’est vrai que ça va vite. On me disait vraiment souvent: profites-en, ça va trop vite! J’avoue qu’avec de la broue dans le toupet, je me disais le contraire et que j’avais hâte que mes filles deviennent un peu plus autonomes. Ma plus vieille va avoir quatre ans en septembre et ma deuxième va avoir deux ans en août. Hier, je les regardais. De plus en plus, elles font leurs choses entre elles et m'en demandent peu.
C’est beau de les voir créer, imaginer, s’entraider, elles font leur petit monde. Je le sais que je suis là encore, importante pour eux, si elles se blessent, si elles ont de la peine, et nos moments collés le matin et le soir sont sacrés. Je sais aussi que ma plus vieille, veut se laver seule, s’habiller seule, et je la trouve bonne, mais en même temps, ça me fait un petit pincement au cœur. Elle comprend tellement de choses, elle veut jouer à l’école et faire des lettres. Je l’imagine déjà à la maternelle et j’espère le mieux pour elle.
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En travaillant dans les écoles, j’en vois et en apprends de toute sorte et je voudrais tellement pouvoir les protéger de tout. En même temps, elles doivent créer leur expérience, vivre des échecs et des réussites pour se forger leur personnalité, mais mon dieu que ce n’est pas évident. On les aime ces petits êtres-là, plus que tout. Même quand elles font leur pire coup, quand elles s’entretuent, leurs petites crises de bacon, je commence à le croire qu’un jour je vais m’en ennuyer. Je sais que ça semble drôle, mais je disais aussi à mon conjoint que je me demande comment ça va être plus tard. Dire qu’il y a un temps où ma mère et moi, on n’avait vraiment pas une belle relation, et maintenant, je l’appelle au moins une fois par jour, si ce n’est pas plus. Parce qu’elle me rassure encore, me conseille toujours et a toujours les mots justes pour faire apaiser tout tourbillon.
J’espère aussi que mes filles sauront que ma porte sera toujours ouverte, et ce à n’importe quelle heure. Mes bras seront toujours ouverts pour elles et je serai toujours prête à leur concocter une recette rassurante. Le jour où je ne serai plus là, je veux leur avoir laisser mes valeurs, qu’elles les appliquent en se souvenant de moi et qu’elles y tiennent. Pour ma part, ma mère a toujours été une tête forte, respectueuse et persévérante. Je pense que je tiens assez solide mon bout quand je ne trouve pas cela juste, j’ai besoin que les gens soient respectés autour de moi. Je souhaite les voir se tenir debout, tenir à leurs idées, foncer tête première.
Mes filles sont ma fierté, je les vois aller et déjà, elles ne laissent pas leur place. Elles me font rire et me font sentir comme la plus chanceuse des mamans.