Mes précieuses, mes amies qui habitent ma petite ville d’adoption. Celles que j’ai connues d’abord à travers les réseaux sociaux, celles avec qui j’ai partagé des 5 à 7 entre mamans du coin pour briser l’isolement. Celles avec qui mes enfants ont joué ou ont partagé des groupes scolaires ou de garderie, celles avec qui je me suis mise à rire, ventiler et déconner chaque jour à travers notre petit groupe qui au fil du temps est devenu un peu plus restreint. Ces mamans de ma petite ville sont devenues mes amies, mes vraies amies.
Quand on dit que les amis sont la famille que nous choisissons, dans mon cas, c’est parfaitement vrai. Je les aime d’un amour que je n’aurais pas cru possible en amitié. Je les ai choisies et je les aime avec toutes leurs couleurs, belles et moins belles. Je les aime avec leurs forces, leurs petits et gros travers. J’aime leurs enfants, leurs conjoints, je déteste leurs ex avec elles et je ris quand c’est le bon moment tout en pleurant avec elle quand les mots me manquent pour les consoler.
Je prends un verre ou huit, je bois une infinité de cafés, je partage des repas et des snacks de fin de veillée, double dipping permis. Avec elles je suis moi, entière, mais parfois en morceaux. Avec elles je suis imparfaite et aimée dans mes bons et mauvais choix. Elles me protègent quand je tombe et me ramassent quand je me suis mise dans le pétrin. Elles apportent la grosse salade verte dans un potluck quand moi j’apporte les saucisses enrobées de bacon, elles payent le vin pendant un mois quand mon budget est plus serré. Elles me nourrissent aux nachos et moi je les nourris de trempettes aux artichauts. Elles m’acceptent quand j’ai pris un Amarreto de trop et comprennent quand je veux seulement un verre d’eau.
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Elles m’envoient le bon emoji dans les moments où elles n’ont plus de mots pour me consoler, elles me taguent sur les réseaux sociaux et je souris parce que je me sens importante. Je sens qu’on a pensé à moi à ce moment précis. Elles m’envoient la bonne capture d'écran volée au passage sur une page inconnue. Elles sauvegardent les memes pour me les envoyer au bon moment, même si le moment est en pleine nuit pendant une crise de larmes. Elles m’envoient pour la millième fois la recette que j’ai encore perdue, elles partagent la toune qui me fera pleurer ou qui me fera du bien. Elles repèrent le manteau que je cherchais depuis longtemps en solde, elles pensent à mes enfants pour me refiler les vêtements de leur plus vieille et elles partagent les annonces bizarres ou cocasses des sites de vente pour me faire rire. Et on rit, on rit fort.
Elles sont là pour m’inviter à souper avec leur petite famille quand je me sens bien seule sans mes enfants, elles sont là pour nos Zoom en pyjama sur fond de photo de passeport laid dans ma nouvelle chambre non décorée, elles sont là pour jaser de nos enfants, d’enjeux de société, de trucs pour détacher un chandail, de spm, de sexe, de conflit de couples, de chialage de voisinage et de critiques sur la maman qui a débordé dans son dernier post d’un groupe Facebook. Elles sont là pour commenter ce que je partage sur les réseaux sociaux en suscitant des débats super- intéressants ou pour me faire honte avec des commentaires de sexe devant mes parents.
J’ai eu beaucoup d’amies dans ma vie, à toutes les étapes importantes. Même celles avec qui je ne partage plus mon quotidien ont une place spéciale pour la vie dans mon coeur. Quand je donne mon coeur en amitié, j’offre un abonnement illimité et un sans rendez-vous si besoin. Quand j’aime, j’aime d’un amour profond. Je serai toujours là parce qu’elles sont toujours là...