Tout juste sortie de l’hôpital, la réalité commence: la vie de famille. Ta routine change, les besoins changent, les priorités changent, mais surtout le couple s’entraide pour en venir à bout. J’ai un partenaire exemplaire, les trois semaines de congé auxquelles il a eu droit nous ont permis de nous adapter, de nous aider et d’établir un nouveau quotidien. Par contre, ça a été le dur retour du balancier lorsque ce dernier a dû retourner travailler. Je devais maintenant accomplir la routine quotidienne seule.

J’avais certaines craintes, j'étais un peu stressée. La journée a commencé normalement, les heures ont passé et le soir venu, lorsque mon copain est revenu du travail je me suis dit : «Ouf! Ce n’était pas si pire que ça!» À vrai dire quelques jours ont passé, des journées meilleures que d’autres, mais on s’en sort. Un truc que mon copain met toujours en application et que j’essaie d’appliquer est de trouver le positif de la journée et de m’y appuyer lorsque du négatif survient. Il faut se dire que la veille c’était bien, que demain sera surement bien, mais pour le moment c’est un peu plus difficile. Il n’y a pas une journée qui se ressemble. C’est comme la météo: dans la même journée, il peut y avoir de la pluie, du grésil, du soleil et des passages nuageux. Mieux vaut rire que de pleurer lorsque j'ai les deux mains remplies de merde en train d’allaiter les jumelles en tandem. Tu essaies en vain de décrocher les deux du sein pour tout nettoyer. Une se met à hurler parce qu’elle n’avait pas terminé son festin et l’autre te mord le mamelon parce que madame non plus n’est pas contente. GARDE LE SOURIRE comme ils disent!

bébé, mère, jumellesSource image: Geneviève Asselin-Demers

J’essaie de faire passer la journée en n’ayant aucune attente. J’avais l’habitude de me faire des listes de tâches à accomplir et lorsque le soir arrivait, j’étais satisfaite si ma liste était cochée en entier. Maintenant, je n’ai plus le contrôle. Ma seule tâche est d’être mère. Je dois allaiter mes enfants, m’assurer de les câliner au besoin, les réconforter si elles pleurent, leur donner mon attention et mon amour et lorsqu’elles dorment, accomplir quelques tâches connexes. Mais si le soir venu, je n’ai eu le temps de faire ni ménage ni lavage, de faire le gazon ou de préparer la popote et bien on vivra avec un peu de poussière sur le plancher, on mettra du vieux linge le lendemain, les voisins chialeront que le gazon est long et on commandera quelque chose pour souper. Il ne faut pas se surcharger ou s’en demander trop, il faut diminuer nos attentes, surtout dans les débuts pour éviter le surmenage. J’ai la fâcheuse habitude d’être très exigeante envers moi-même et je dois apprendre à lâcher-prise, car pour l’instant je ne peux pas donner mon 110% partout si je veux être présente et alerte pour mes jumelles. Il ne faudrait pas que j’en échappe une ou que je déboule les escaliers parce que je suis trop fatiguée…

J’essaie de m’entraîner un peu le matin entre deux boires et de sortir dans l’après-midi pour prendre une grande marche, ces deux choses sont importantes pour ma santé mentale. Ce n’est peut-être pas une nécessité pour tout le monde, mais il faut cerner les besoins essentiels et les inclure à la routine quotidienne et le reste suivra si le temps le permet.

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Un petit conseil, diviser les tâches en trois groupes prioritaires. Le premier groupe comprend les besoins essentiels (exemple: se nourrir) , le second: les besoins primaires (pour te faire du bien mentalement et moralement) et les derniers, les besoins secondaires (entretien de la maison et du terrain). Il faut intégrer par priorité chacun des groupes en fonction de ton état et de l’état des bébés. Il faut s’écouter et être à l’écoute du/des bébés. Il faut s’avoir bien s’entourer et demander de l’aide au besoin. Une journée seule à la maison, ça va. Deux journées ça peut commencer à être ennuyant, une semaine à parler bébés peut devenir psychologiquement épuisant. Alors il faut sortir, rencontrer des gens, parler, aller prendre un café, déjeuner avec un(e) ami(e), faire une activité du type cardio-poussette. Pour certaines, elles préféreront rester seules à seule avec les bébés, pour d’autres ce sera le temps pour voir la famille, les ami(e)s. Peu importe le type que tu es, tant que tu te respectes, que tu respectes tes choix, que tu vives bien et que tu restes zen le plus souvent possible parce que les enfants ressentent tout.

Alors je me répète, il faut prendre une journée à la fois, ou plutôt une heure et même une minute à la fois.

Source image de couverture: Unsplash
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