Comme tout le monde, j’ai envie de rendre un hommage à ma façon à ce monument québécois, à ce groupe qui a bercé mon adolescence.
J’ai commencé à écrire pendant une convalescence qui est tombée en même temps que la pandémie. Les mots m’ont beaucoup aidée. Aidée à me libérer, m’exprimer, me connaître et passer à travers ces périodes un peu sombres. Je n’avais jamais écrit avant, c’était nouveau, une échappatoire, une belle découverte en même temps. J’apprenais à mettre des mots sur mes réflexions, sur celle que j’étais et celle que je devenais à travers ces 25 125 mots, ces dizaines de textes et ces 47 pages à ce jour. Il semblerait que j’aille un certain talent à l’écriture, que j’arrive à atteindre les gens d’une certaine façon à travers mes pensées, mes critiques, mes observations et mes introspections. J’ai développé à travers ces mots une intelligence émotionnelle, une compréhension de moi-même que je n’aurai jamais pu sans eux.
Ces mots, cette façon d’écrire, cette compréhension de l’écriture, je la dois en grande partie à aux textes des Cowboys Fringants.
Ils ont été un coup de cœur pour moi quand j’étais jeune. Ils sont ceux que j’ai lus, appris et crier si fort. Ils m’ont appris qu’avec des mots on pouvait avoir un impact. Que les mots pouvaient avoir un sens, qu’ils pouvaient rejoindre et toucher les gens d’une façon personnelle. Ils m’ont appris qu’on pouvait toucher des sujets sensibles, qu’on pouvait tout dire si c’était fait intelligemment. Ils m’ont appris qu’on peut avoir nos opinions, être dans un monde à part et être respecté aussi.
Ils m’ont appris que notre passé impact sur notre futur, que notre culture a une incidence sur la personne que l’on est. Ils m’ont appris que parler de politique, d’environnement, de problèmes mentaux et que les mauvaises passes ne sont pas des sujets tabous, mais ceux que l’ont devrait avoir. Ils m’ont appris que l’amour et la vulnérabilité n’étaient pas une gêne, qu’on pouvait faire le party au Shack et pleurer sur une épaule, qu’on pouvait se chercher et trouver le bonheur. Ils ont accompagné mes pleurs, mais aussi mon bonheur et mes soirées arrosées.
Sans jamais vraiment m’en rendre compte, les Cowboys Fringants ont été mon inspiration.
Les mots de JF, l’interprétation de Karl, le violon de Marie-Annick qui nous touche droit au cœur et la basse de Jérôme ont résonné en moi plus que je ne pensais. J’ai toujours aimé leur différence, leur sujet, leur entrain et leur berceuse. La facilité qu’ils ont de toucher les gens même après tout ce temps me fascine. Ils ont créé un monde, leur monde. 25 ans plus tard, vos textes sont encore d’actualité, certains encore plus qu’avant, j’ai rarement ressenti une énergie aussi intense que cet été, 90 000 personnes qui résonne comme une seule en même temps. Ce spectacle, il sera éternel, spécial.