Pas mal cru comme titre que tu vas me dire. J’sais pas quoi te répondre à part que tu peux me lire passé 21 heures si t’as 16 ans ou plus. Tu vas voir, mon texte il est un peu teinté de haine mais ce n’est pas dirigé vers toi. C’est moi que j’haïs, ce soir.
En fait ce n’est pas moi que j’haïs, c’est tous les «moi» que j’ai côtoyés ces derniers 6 mois. Non, je ne suis pas bipolaire (pas diagnostiquée en tout cas). Mais l’amour, ça fait ça des fois. Ça nous pousse en dehors de notre zone de confort, de ce qu’on connaît, de ce qu’on contrôle et là on ne devient pas la meilleure version de soi-même. Je parle au on là, encore une fois je ne te vise pas mais ça me fait du bien de penser que je ne suis pas toute seule là-dedans. Ok? Laisse-moi faire, ça dure juste quelques lignes.
Source : Stocksnap
Tu te doutes bien que si je t’ai parlé d’amour, il y a un homme en dessous de tout ça. Eh bien oui, et tout un homme à part ça. Tu vois, ça, je lui aurais jamais dit quand on était ensemble. J’avais peur qu’en lui montrant que je savais à quel point il était grand, il me verrait plus petite encore que ce que j’étais vraiment. Et pourtant. Il avait l’air de me trouver grande, lui aussi. Sauf qu’il le cachait pas. Par ses gestes, ses paroles, sa façon de me regarder, de me parler de l’avenir. Il n’avait pas peur, lui. Je pense que j’en étais jalouse, de sa confiance. Alors je me cabrais. Je freinais, je me crispais, je posais des questions plates, je gâchais le moment.
Il le voyait bien que j’étais sur mes gardes. Il était pas con, je te l’ai dit un peu déjà, je crois. Mais il ne me demandait pas d’y croire autant que lui. Il savait que je n’atteindrais jamais un optimisme et une confiance aussi grands que les siens. Il a tenté de s’adapter, comme personne avait essayé avant. Ça m’a donné un peu d’espoir, mais pas longtemps et pas assez. Je te dis pas que je n’ai pas essayé aussi; je vise l’amélioration, pas l’autodestruction. Mais chassez le naturel et il revient au galop ; ça aurait pu être inventé pour moi, cette expression là.
Source : Stocksnap
Un jour, j’ai eu peur qu’il parte parce que, on dira ce qu’on voudra, les intuitions féminines ça ne ment pas. En même temps, je me disais qu’on s’aimait et que c’est tout ce qui comptait. Même si on se chicanait plus souvent, que j’étais encore plus rigide qu’avant, que son regard s’attardait moins sur moi, c’était impossible d’avoir vécu tant de choses ensemble et de se séparer sans au moins essayer. Une semaine plus tard, il était trop tard.
Et tu sais quoi, le pire dans tout ça, c’est que j’écris ce texte en me disant qu’il avait plein de raisons de partir. Tu vois bien comme moi, je n'étais pas du monde. Sauf que j’étais comme ça depuis le début et il m’aimait comme personne. Il a juste arrêté de m’aimer. Et ça tu vois, il me l’a pas dit, je l’ai compris toute seule. J’te jure que je vais tirer une leçon de tout ça, je n’ai pas écrit ce texte juste pour faire pitié, quand même. Je l’ai aussi un peu écrit pour toi, qui en a un comme ça à la maison. Baisse ta garde ce soir et montre-lui à travers tes yeux à quel point il est grand. Tu me remercieras le jour où il ne partira pas.
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Lily B.