J’ai été marquée à vie, depuis ma naissance. Ça m’est tombée dessus, sans avoir rien demandé. Parce que cette marque, elle me suit chaque jour. J’ai décidé de voir cette expérience comme un défi, ou plutôt une occasion de devenir plus forte, plus assumée, plus fonceuse.
Je ne l’ai jamais détestée, mais ça m’a pris du temps avant de la défendre. J’ai été marquée dès mon premier souffle : j’ai une marque de naissance. Pourquoi t’en parler ? Parce qu’elle est spéciale, elle me marque le visage.
Internet parle des marques de naissance comme des « malformations congénitales des structures de la peau » ou d’irrégularités de la peau. Je déteste le terme « malformation ». Je ne suis pas défigurée parce que j’ai une marque de naissance sur le front ! Par contre, bien avant le 19e siècle, une marque de naissance était considérée comme le « baiser du diable ». Dans ces temps aussi religieux, j’aurais été brûlée sur le bûcher.
Je suis consciente que certaines personnes ont des marques de naissance sur le visage beaucoup plus grosses ou plus apparentes que la mienne. Mais les jeunes du secondaire, ils se moquent que ta marque de naissance soit de la grosseur d’un 25 cent ou d’une balle de tennis. Tant qu’il y a de quoi rire. Plusieurs jeunes se sont moqués de moi pour cette raison. Mais ils ont arrêté le jour où j’ai enfoncé mon compas dans la main de celui qui se moquait dans mon cours de maths ! (J’étais un peu anarchiste !)
C’est drôle une marque de naissance dans le visage ? Non. C’est beau ? Moi je trouve que si. Je suis unique. Sur les 7 milliards d’êtres humains sur cette Terre, personne n’est marquée comme je le suis. Je l’aime cette marque. Tu sais, si quelqu’un te trouve moins belle en raison de ta marque de naissance, il n’a qu’à regarder ailleurs ! Ma marque de naissance m’a donné du caractère, de la drive, et une acceptation de soi inébranlable.
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Une théorie veut que les marques de naissance indiquent l’endroit de la mort de ton âme dans sa vie antérieure. On parle alors de marque corporelle ou de « cicatrice mémorielle » d’une blessure traumatisante ou violente subie dans une vie passée. L’âme emporte avec elle les souffrances ressenties avant de quitter son corps, car elles sont parties intégrantes d’elle-même. L’âme qui se réincarne transfère donc à son nouveau corps une marque à l’endroit où son corps précédent a été blessé. Comme une sorte de souvenir. Avec ma marque de naissance, on pourrait en déduire que je suis décédée d’une balle tirée dans la tête. C’est peut-être ce qui explique que je veux devenir criminaliste depuis mon enfance… Ben quoi, qui sait !
Je suis marquée, à vie.