Il y a des moments uniques, qui passent comme l’éclair un soir d’orage. Très souvent, on veut revivre ces moments sans le pouvoir, mais leur souvenir est si fort dans nos têtes et dans nos cœurs qu’on a l’impression de pouvoir les revivre encore. Très souvent aussi, ces moments sont vécus avec des personnes uniques dont le passage dans nos vies est indéniable et précieux.

Mamie, oui je jase de toi comme Noir Silence, mais c’est pour toi, parce que c’est toi.

Oui, ta présence est unique et chaque chose avec toi l’est aussi, quelquefois pour le mieux, surtout lorsque tu es à contresens en sortant de la cour du magasin Yellow à Lévis. Non, moi et maman, on ne l’oubliera pas celle-là! Mais, il y a des fois ou je voudrais revivre certains moments, car puisque j’étais avec toi et c’est justement cela qui rend l’expérience encore plus mémorable.

J’ai beau avoir encore mes deux grands-mères, voire une troisième de cœur, mais je n’ai qu’une seule mamie et c’est toi.

Mamie d’amour, très peu de gens ont la chance de travailler avec leur famille, surtout avec une grand-mère. Moi, j’ai eu cette chance, ce privilège qui s’est parfois transformé en mauvais rêve, mais qui dans l’ensemble a été très formateur et positif. J’ai eu l’opportunité de voir une facette de toi que je ne connaissais pas ou du moins très peu. Je t’ai découvert une patience, un amour qui comme dans la chanson « La maladie d’amour », part de 0 à 97 ans.

Je t’ai découvert une vulnérabilité que je n’avais jamais vue.

On s’est découvertes comme accompagnatrices mutuelles de spectacle. En même temps de te redécouvrir, je me suis découvert un peu, moi dans cette expérience, car j’ai appris certaines choses tels que plier un drap contour, appliquer davantage l’enseignement de traiter les autres comme j’aimerais qu’on me traite. J’ai également appris à jouer davantage avec les mots. J’ai vu, d’un sens, l’avenir, car côtoyer la maladie sous toutes ses formes et ses noms, ça donne une vision globale de ce qui s’en vient. J’ai vu la vieillesse et compris un peu plus ce que c’était.

Mamie d’amour, tu le sais, sans peut-être trop en comprendre le sens, mais tu es difficile sur ma tolérance.

Car lorsque je pogne les nerfs contre toi, c’est presque aussi fort que l’amour que je te porte. Ma tolérance est mise à rude épreuve avec toi, mais c’est seulement parce que tu me mets au visage certains traits de caractères/défauts dont je ne veux pas voir, mais que je devrais. Aussi, c’est parce que tu mets en évidence l’importance de la communication entre nous et que quelques fois, il m’arrive de tenir cela pour acquis. Mais mamie, il n’y a que toi qui me fais réagir de cette façon et j’aime ce côté peut-être pas très sain, mais en même très fort et unique que nous avons, car je ne le partage avec personne d’autre comme la chanson des Classels : Ton amour a changé ma vie, parce que c’est le cas mamie.

J’ai hâte de voir ce que l’avenir nous réserve et en toute sincérité, j’espère vraiment que ce sera plus tranquille que ces trois dernières années, car on ne l’a pas eu facile. On mérite toi et moi du repos, un peu plus de tranquillité, du vin avec des Bruschettas. Ça avec du bonheur, des rires, la santé encore, plein de moments à partager encore. Ce sont mes souhaits pour nous, pour les semaines, les mois, les années à venir, pour ta fête, car je t’aime fort mamie. Je t’aime et gros comme la distance de moi au ciel et encore plus.

Image de couverture de Clément Falize
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