Un jour une phrase dans un film m’a créé un schéma … L’amour est passion, obsession, sa présence est vitale, tombe à la renverse, trouve quelqu’un qui t’aimera à la folie et que tu aimeras de la même manière, pour trouver cette personne, et bien laisse de côté ta tête et sois à l’écoute de ton cœur.

Alors de quel amour rêvais-tu alors que tu étais enfant? Est-ce l’amour de tes parents qui t’émerveillait ou bien celui des films que tu voyais, des livres que tu lisais? Je crois que nous rêvons pour la plupart de l’amour-passion. Je crois aussi que c’est la raison pour laquelle tant de vieux couples regardent un peu jalousement les nouveaux, car ce moment de découverte de deux personnes est une étape magique. Les plus chanceux demeurent ceux qui ont traversé les pires tempêtes ensemble. Un couple portant les mêmes blessures est souvent un couple impossible à briser. Mais pour les célibataires, les vrais, ceux qui ne croient plus ou mal, ceux qui portent leurs blessures telle une croix ou qui cherchent désespérément en se disant qu’on vit dans un monde de fou, de quel amour rêvez-vous?

L’amour intense est demandant. Il y a l’amour que tu veux, mais aussi celui que tu peux.

Je te souhaite de rencontrer une personne qui te choisira et t’aimera comme nulle autre avant elle, mais je te souhaite d’avoir la force de supporter cet amour. Parce qu’aimer beaucoup est différemment que d’aimer bien. Une personne qui t’aime beaucoup, s’ennuiera aussi beaucoup, elle sera aussi plus fragile ou plus en colère parfois. Elle te donnera beaucoup plus que ce que tu as déjà reçu et aura des attentes plus élevées, car dans le jeu de la balance, dans le donner et recevoir, sans espérer l’équilibre parfait, il y a le contrepoids nécessaire à l’évitement de sa chute. Cette personne te regardera différemment et t’amènera en des lieux que tu n’as jamais visités à l’intérieur de toi. Ce regard qu’elle te portera te fera sentir plus désirable et elle se rendra si vulnérable devant toi que ton regard devra aussi la rassurer.  Pour que cette personne puisse poursuivre dans cette aventure que tu ne connaissais pas, elle devra sentir que tu prends plaisir à cette découverte et que tu puisses t’y dédier. J’ai connu cet amour, je sais qu’il est celui qu’on n’oublie jamais.

Les quatre connexions nécessaires.

Il n’y a que l’amour non réciproque qui est exigeant. L’amour partagé nous déchire dans nos moments d’absence de l’autre, il nous distrait de notre quotidien, ensemble. Il est accaparant au début et s’améliore avec le temps. Je crois que quatre connexions sont nécessaires à l’histoire dont nous rêvons. Celle du cœur en premier lieu, lorsque deux cœurs libres du passé se rencontrent pour un présent unique et qu’à son serrement les deux devinent qu’il saura perdurer. La connexion de l’âme où un bien-être s’installe à la simple présence de l’autre, à sa simple apparition dans la place, au moindre regard. Celle qui sera charnelle, à la douceur de sa peau, à son odeur et ce plaisir de se laisser aller, de s’enivrer. Il y a la dernière, celle qui ne devrait pas exister, la cérébrale. Celle qui vient fermer la musique dans une danse que les deux souhaitaient. Les peurs en premier lieu, le fameux bon moment, les responsabilités, les compromis, les préjugés, les attentes et tout ce qui suivra. Tout ce qui rend le beau un peu laid et qui crée le doute, celui qui parfois rassure… Beaucoup trop de gens s’y attardent et s’y freinent.

Ce n’est jamais trop beau pour être vrai.

Cette phrase est la graine à ne pas semer. Elle devient une croyance et une croyance devient un fait. Ce qui existe aujourd’hui aura existé demain. Ce qui s’est passé aujourd’hui nous appartiendra encore demain. À coup de moment présent, un à la fois, libre du passé, il y aura bel et bien un avenir à bâtir. À changer le mot compromis par ajustement, la tâche devient moins lourde. À croire que le meilleur que l’on se souhaite nous arrivera et bien on s’y préparera. À chérir le moment, on apprend aussi à chérir la personne qui crée ce moment avec nous. Il faut apprendre à tout accepter sans trop penser. Accepter les caresses, les compliments et l’affection. Les différences en portant notre regard vers l’angle que cette différence pourrait être complémentaire. Accepter de lâcher prise sur notre passé et de se laisser porter par ce nouveau. Accepter de ne pas être parfait et ne pas s’attendre de l’autre qu’il nous l’apporte. Accepter la vérité, qu’il y a là, une réelle chance de bonheur. Mais que si les deux venaient à faire le choix d’accepter ce que leurs cœurs, leurs âmes et leurs corps leur disent, en sachant taire ce que veut imposer la tête.

Les films m’ont probablement trop influencé. Je n’y ai jamais vu d’histoires cartésiennes, probablement parce qu'elles sont sans couleur ni saveur. Pour moi l’amour est un sentiment intense. S’il n’est pas vrai, il ne saura l’être et s’il ne l’est pas il ne saura exister. L’amour n’est pas stratégique ni impossible. Deux personnes qui s’aiment savent être ensemble, se rebâtir plus fort à travers le difficile, créer des moments à travers les obligations, se pardonner leurs fautes. Elle ne m’a jamais abandonné, elle s’est toujours tenue droite et intègre, elle est intense je vous le jure, mais elle est, à mes yeux, ce que l’amour doit être. Cette collaboration a commencé avec elle, je la termine à travers elle, plus de deux ans et elle est encore là. Merci V.

C’est ici que je souhaite vous dire au revoir, remercier le Cahier pour ce privilège, et y laisser trainer mes pensées, mes brides de vies ou quelques conseils. Ça a été un plaisir renouvelé que d’y écrire et d’être lu et vous remercie de l’avoir fait. J’ai apprécié chacune de vos réactions et longue vie à cette entreprise. Je vous souhaite d’oser dans la vie, il n’y a que là que quelque chose de différent se produit, d’apprendre à danser même si la musique s’éteint…

Image de couverture de Cullan Smith
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