Ma vie en Californie ne pourrait être plus simple et minimaliste qu’elle ne l’est en ce moment. Chaque décision d’une journée se prend au réveil, après une bonne douche, tandis qu’aucune d’elles ne se coule dans le béton. Puisque la vie peut surprendre au détour, ça n’sert à pas-grand-chose que de s’efforcer à la contrôler sur tous ses aspects, et d’établir des plans qui mènent à d’autres plans, qui eux, mènent à d’autres. J’te dis pas de rien prévoir et de vivre de manière naïve en t’disant que tout-va te tomber dessus comme par magie. J’te dis juste d'atténuer le contrôle que tu exerces peut-être chaque jour sans t’en rendre compte afin que tout soit parfait alors que la perfection est la plupart du temps cachée dans les petites choses simples de la vie. J’te dis ça, j’te dis rien.
C’est surtout un raisonnement qui m’est destiné, après tout.
Source : Kven Efimero
D’ailleurs, avec ce dernier, j’me suis rendu compte de c’qui faisait défaut dans ma vie d’avant, celle que j’ai laissée tomber, et qui m’rendait si épuisé en tout temps, sans oublier que je perdais de l’amour pour mes passions, un peu aveuglément. Je m’en doutais un peu déjà, de cette problématique. Mais au lieu de mettre le doigt, dessus, je tournais juste en rond autour d’elle. Cette dernière, c’est que j’en faisais juste trop et que je ne m’laissais aucune marge de manœuvre pour être impressionné, pour laisser mes passions intactes. Celles-ci sont mortes désormais. Je les ai regardées partir en flamme jusqu’à ce qu'elles deviennent des cendres, en fait.
Ça m’a fait craquer, de le réaliser.
Ça m’a aussi fait comprendre, surtout en étant seul sur les plages californiennes, que je n’ai plus envie de trop en faire et d’exceller dans tellement trop de domaines que mon curriculum vitae fait dix pages. J’ai donc décidé d’arrêter de faire de l’art de manière professionnelle, d’arrêter d’être mon propre gérant et de tout faire par moi-même. Je vais donc prendre une pause. Remiser mes pinceaux et mes crayons. Délaisser mon nom d’artiste. Puis fait étonnant, ça m’fait pas tant mal que d’écrire ces mots. Ça me soulage juste et ainsi, je vais pouvoir profiter de mon long voyage sans trop m’casser la tête.
Là, tu dois te demander comment je compte vivre dans un pays où je n’peux même pas travailler légalement et c’que j’envisage de faire dorénavant… De ma vie. Pour l’instant, j’peux juste te dire que c’pas encore très clair dans ma tête. Mais je crois bien que mon plus jeune rêve risque d’être le prochain à être réalisé. Ce rêve, c’est de détenir une boutique de produits faits par des artistes dans laquelle il y aurait un café d’inspiration californienne sans doute. En tout cas, c’est tout un changement d’horizon que je prévois accomplir lorsque je vais trouver que ma vie en Californie a assez duré. Ce n’est certes pas pour tout de suite. J’ai tellement encore d’apprentissages à faire sous le soleil.
Source : Kven Efimero
Autrement, j’ai quitté San Francisco lundi soir dernier en prenant, tout seul, le bus en direction de San Diego. Une fois assis, j’me suis dit que je n’allais finalement pas revenir en août pendant deux semaines même si San Francisco regorge de magnificence. La ville m’a plu à tellement de niveaux, mais m’a aussi déçu sur plusieurs autres. Je vais donc sans doute juste y revenir quelques jours, lorsque ce sera le concert de Lady Gaga le 12 août prochain. Bref, je verrai bien. Je n’aime plus trop tout prévoir, comme tu dois maintenant t’en douter.
Source : Kven Efimero
Le début de ma toute première expérience à vie de couchsurfing a commencé en m’sortant tellement de ma zone de confort que je n’aurais même pas pu la retrouver avec une boussole, un GPS et toutes les cartes possibles sur lesquelles elle figure. Faut comprendre que j’suis de nature un peu agoraphobe, que j’aime beaucoup le silence et que je n’aime pas tant parler pour parler, surtout pas aux inconnus. Oui, aussi bien dire que je suis antisocial. Bref. Mon hôte pour les trois prochaines semaines ADORE avoir des conversations avec ses convives, ce qui a engendré une conversation d’une heure et demie avec lui, dès mon arrivée, alors que l’on s’rappelle que je suis à chier dans la conversation anglaise. J’ai quand même tenu le coup malgré quelques pertes de cadences et d’interventions de ma part.
Par contre, au bout de ce temps, j’ai dû lui prétendre que je devais aller travailler dans un café alors qu’en réalité, mon cerveau n’en pouvait plus d’être aussi ébranlé. Le genre d’ébranlement qui m’a fait remettre en question l’ensemble de mon périple, une fois assis dans le café où je suis quand même allé décompresser. Et surtout procéder à la réservation d’une chambre privée près de la plage pour début août. Comme j’écris l’article au jour le jour et que mon périple n’est pas un chemin tracé d’avance, la réservation pourra toujours être utile, quoiqu’il arrive, d’autant plus qu’un lit pendant quelques jours fera beaucoup de bien à mon dos.
Ça, ce n’est que ma première impression. À la troisième journée, faire du couchsurfing est devenu un peu plus plaisant. Ce n’est clairement pas fait pour moi, n’aimant pas vraiment faire du small talk. Il faut comprendre qu’il y a aussi deux autres personnes qui dorment dans l’appartement en même temps que moi, deux Égyptiens qui m’ont appris beaucoup de trucs sur leur pays. Mais cette expérience me fait devenir un meilleur humain, forge mon caractère et détruit à petit feu mon énorme timidité. Aussi, je me force à changer ce que j’aime et ce que je n’aime pas comme attitude ou comme habitude, car ce ne sont que des balises modifiables.
Pour m’ouvrir d’autres horizons, toujours plus d’horizons.
Et sur ça, j’te laisse en te disant que la semaine prochaine, soit dès demain, je vais tenter de me trouver un emploi dans une auberge de jeunesse juste parce que c’est quelque chose que je ne m’aurais jamais vu faire.