Tu n’es pas folle.

Même si les autres n’entendent pas ta petite voix, elle existe vraiment, au fond de toi.

Tu sais, celle qui te dit que tu devrais faire attention? Celle qui te dit que ce n’est pas le bon moment, ou que ce n’est pas le bon endroit?

« N’y va pas. »
« Lâche prise. »
« Reviens sur tes pas. »

Elle te dit bien des choses qui te semblent parfois peu appropriées, mais qui finissent par te revenir en plein visage comme une grande claque.

« J’aurais du l’écouter, ma petite voix. »

C'est ce que tu te dis après t’être fait briser le cœur en mille morceaux ou après t’être retrouvée dans une situation dangereuse, malsaine. Tout le monde a sa propre vision du gros bon sens, mais parfois ta petite voix doit te donne un coup de main pour t’en rappeler. Parce que souvent tes émotions prennent le dessus, tu te laisses guider par tes pulsions.

Tu es passionnée, tu n’as pas peur! C’est correct, d’être fou, une fois de temps en temps. De foncer tête première. Mais pas dans toutes les situations. Et souvent, ta petite voix sait bien avant toi que tout va foirer. Et elle te le répète, sans cesse. Tu ne veux pas l’écouter. Tu as envie d’être spontanée et de dire: OUI! Je m’en fiche! J’y vais!

Puis, tu constates avec honte que tu aurais dû, une fois de plus, écouter ta petite voix. Cette amie un peu chante qui a toujours raison.

J’ai appris avec le temps à toujours l’écouter. Quand une boule se forme dans mon estomac, que je sens que quelque chose cloche, je l’écoute, ma petite voix. Je m’écoute, moi.

Lorsqu’un chat se brûle une fois les pattes sur les ronds du poêle, il devient réticent à sauter sur les comptoirs. C’est un peu le même principe avec notre petite voix. Lorsqu’on ne l’écoute pas et que ça tourne mal, on apprend à reconnaître les signes qui annoncent une situation désagréable.

Une bande d'amis qui te persuadent qu'il n'y a aucun danger, que c'est légal. Un chum qui te manipule un peu trop et qui en vient à la violence psychologique, une relation familiale toxique, une soirée qui va probablement tourner mal, une rencontre qui ne te dit rien de bon. Ta petite voix sait les déchiffrer. Même si tu n'en as pas conscience toute suite, elle, sait déjà. Et tu le sais un peu toi aussi, que tu devrais rebrousser chemin.

C'est comme un sixième sens, un mécanisme de défense bien ancré en toi qui te permet d'éviter des tracas.

Tu choisis d'éviter un côté de la rue, de ne pas entrer dans le métro, de ne pas prendre le volant cette journée-là, de dire non à quelqu'un d'insistant, d'éviter les contacts avec une personne, de vérifier plusieurs fois le loquet de la porte de ton appartement.

Sans devenir une obsession, tu as le droit de prendre des précautions.

Tu n’es pas folle. Écoute-toi.

Source de l'image de couverture : Unsplash
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