La naissance d’une passion
Il y a les folles aux chats, moi, je suis la folle aux oiseaux! Alors que j’aurai 53 ans bientôt, je pratique l’ornithologie à temps perdu, en dilettante, depuis 5 ans environ. Si je me fie aux gens que je rencontre lors de mes sorties ornithologiques, je peux dire que ce passe-temps semble gagner en popularité. Les pages Facebook que je suis me confortent dans cette idée. Nombreux sont les photographes animaliers qui s’adonnent à l’ornithologie.
Cette passion est née du croisement d’autres passions que j’avais : la randonnée et la photographie, mais c’est d’abord l’une de mes sœurs qui en a semé la graine.
Alors que nous étions dans un chalet pour un weekend ensemble, elle s’est mise à me nommer les oiseaux dont on entendait le chant. Puis elle me les montrait. J’ai d’abord pensé qu’il s’agissait d’une excellente façon de solliciter les cellules grises de mon cerveau. Un peu comme l’apprentissage d’une nouvelle langue ou d’un nouvel instrument de musique.
Là, je dois faire un aparté. Ce besoin de stimuler mes neurones est quasi obsessionnel. Mon père étant atteint de la maladie d'Alzheimer, je suis toujours heureuse de trouver des activités qui sont à la fois intéressantes et qui ralentissent la perte cognitive. Je veux mettre toutes les chances de mon côté!
Un plaisir simple
Avec le temps, je me suis laissée prendre au jeu. C’est vraiment passionnant! À qui veut s’en donner la peine, c’est une formidable occasion d’apprendre, oui! Mais, c’est aussi une promesse de belles rencontres. Humaines et animales, il va sans dire.
Les gens qui pratiquent l'ornithologie sont généralement des personnes calmes et agréables. L’observation nécessite de prendre son temps, de ne pas faire trop de bruit, d’avoir du respect pour la nature, d’agir en symbiose avec elle. Juste ça, ça te diminue un taux de cortisol sur un moyen temps et fait descendre ta jauge de stress!
Une chose en amenant une autre, en se promenant dans la nature, on fait également la rencontre d’autres petites bêtes photogéniques. Le sentiment de se retrouver face à un renard argenté, j’vous dis pas! Mais revenons à nos moutons, en l’occurrence les oiseaux. À ce jour, j’ai pu observer et photographier 145 espèces d’oiseaux. D’autres sont demeurés inaccessibles à ma lentille, mais je les ai entendus! Je garde espoir!
Entendre le chant d’un oiseau et ne pas arriver à l’observer suffisamment bien pour l’immortaliser sur une photo, c’est frustrant. Mais lorsqu’on y arrive, qu’on braque l’objectif, qu’on arrive à faire le focus avant qu’il ne s’envole… quelle sensation! On ressent une montée d’adrénaline et une grande satisfaction.
Macareux moine, Île aux Perroquets, Québec
Une passion qui fait voyager
Il m’est arrivé, lors de mes derniers voyages, d’observer des espèces qu’on ne retrouve pas au Québec. Ça m’a amenée à considérer choisir mes prochaines destinations voyage en fonction de cette passion qui m’anime. Et n’allez pas croire qu’il faut absolument aller sur d’autres continents pour trouver l'oiseau rare. Il y a en a de très beaux ici. Levez la tête vers le ciel et les arbres, vous les verrez!
Sporophile rougegorge, Martinique